ESPACE - Le télescope hawaïen Pan-Starrs cartographie le ciel, de sorte à constituer la plus grande bibliothèque d'objets célestes au monde. Cette photo époustouflante de l'Univers a été réalisée en assemblant des centaines de milliers d'images issues de cette base de données.
Un véritable musée à ciel ouvert. Mille millions d’objets célestes, ou presque, apparaissent sur cette image époustouflante réalisée à partir d’un assemblage de photos issues du projet Pan-Starrs. Des étoiles, des quasars, des supernovas, des comètes, des astéroïdes et une flopée de galaxies lointaines. L'Institut d'Astronomie de l'Université de Hawaï et le Space telescope science institute (STScI) viennent de rendre public ce qui est, à ce jour, la plus grande bibliothèque de données astronomiques au monde.
Au total, ce ne sont pas moins de 1,6 million de gigaoctets de données. "Nous mettons l'Univers dans une boîte, et tout le monde peut y jeter un coup d'œil", résume Conrad Holmberg, ingénieur et spécialiste du big data, dans un communiqué. Patiemment, durant quatre années, à raison d’un cliché toutes les 30 secondes, le télescope Pan-Starrs1 (PS1), installé au sommet du volcan Haleakala, dans l’archipel d’Hawai -d’où l’on peut voir les trois quarts du ciel- a scruté en continu le ciel nocturne. Doté d’une caméra de 1,4 milliard de pixels, c’est "l’appareil photo" le plus puissant du monde.
A la différence des autres télescopes sur Terre, Pan-Starrs1 peut repérer des objets en mouvement, en détectant toute différence par rapport aux observations précédentes des mêmes zones du ciel. C'est la raison pour laquelle il a pu repérer Oumuamua, le premier objet interstellaire connu, lors de son passage dans notre système solaire en octobre 2017. Sa mission principale est de détecter les objets géocroiseurs (dont les orbites croisent l'orbite de la Terre, ndlr), tels que des astéroïdes, qui pourraient provoquer des impacts cosmiques. En parallèle, l’instrument sert donc à réaliser une carte numérique du ciel. Un travail de longue haleine qui a débuté en 2010.
Le premier volet de cette enquête, nommé "Static Sky" (ciel statique, en français), d’un total de 2 millions de gigaoctets, avait été rendu public six ans plus tard. Il est néanmoins important de rappeler que le site, qui dispose d’un moteur de recherche, contient des données brutes, et non de belles images traitées (voir l'exemple ci-dessous). "Nous espérons que les gens découvriront toutes sortes de choses que nous avons manquées dans cet ensemble de données extrêmement volumineux et riche", explique Ken Chambers, directeur des observatoires du programme Pan-Starrs. Cette base de données, vous l’avez compris, s’adressent davantage aux passionnés d’astronomie.
Ci-dessus, la nébuleuse de la lagune (M8) dans l’œil du télescope hawaïen Pan-Starrs1.
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Si le projet Pan-Starrs est aujourd'hui la plus vaste cartographie numérique du ciel, elle devrait être supplantée à partir de 2022 par le Large Synoptic Survey Telescope (en français, "Grand Télescope d'étude synoptique"), en cours de construction au Chili. Sa caméra CCD numérique de 3,2 gigapixels, la plus grande du monde, pourra prendre une pose de 15 secondes toutes les 20 secondes. Les données donnent le vertige : il sera en mesure de cartographier pas moins de 37 milliards d'objets (galaxies et étoiles) en générant 15 téraoctets de données par nuit durant dix ans.