SpaceX a trouvé un passager pour son premier vol touristique autour de la Lune

Publié le 14 septembre 2018 à 13h20, mis à jour le 21 novembre 2018 à 14h39
SpaceX a trouvé un passager pour son premier vol touristique autour de la Lune
Source : SPACEX\TWITTER

TOURISME SPATIAL - La compagnie spatiale américaine SpaceX a annoncé avoir signé avec un premier client pour un voyage autour de la Lune. L'identité de ce "happy few" sera dévoilée lundi prochain.

Un ticket pour l’espace : terminus la Lune ! C’est un vieux fantasme de SF qui devient enfin une réalité. La compagnie spatiale américaine SpaceX a annoncé jeudi 13 septembre avoir signé avec un premier client pour un vol touristique autour de la Lune à bord de sa prochaine grande fusée baptisée "BFR". "Seulement 24 astronautes sont allés sur la Lune dans l'histoire de l'humanité", a écrit  SpaceX dans un message sur Twitter. Aucune mission habitée n'est retournée dans l'orbite lunaire depuis la mission Apollo 17 de la Nasa, en décembre 1972. 

L'identité de ce "happy few" sera dévoilée lundi prochain lors d’une conférence retransmise en direct sur Internet. Il pourrait s'agir d'un passager japonais. Elon Musk, le fondateur et PDG de SpaceX, a en effet répondu par un drapeau du Japon à un internaute qui lui demandaitdes précisions sur l'identité de ce passager mystère. Il n'en fallait pas plus pour que certains y voient l'ombre de Daisuke Enomoto, un homme d'affaires japonais de 47 ans qui a déjà par le passé manifesté son ambition de devenir le premier asiatique à faire du tourisme spatial et s'était entraîné dans ce but à la Cité des étoiles, près de Moscou.

SpaceX avait annoncé en février 2017 que deux "touristes" avaient déjà d'ores et déjà versé "un acompte important" pour un voyage d'une semaine autour de la lune, et que la compagnie envisageait un départ avant la fin 2018. Les premiers entraînements des apprentis astronautes étaient censés commencer courant 2017, après évaluation de leur condition physique. La mission consistait à utiliser la capsule Dragon et la fusée Falcon Heavy, avec en ligne de mire le 50ème anniversaire de la mission Apollo 8 menée par la Nasa en décembre 1968. 

Un voyage qui n'aura finalement jamais eu lieu. En juin dernier, le Wall Street Journal  révélait que le vol serait reporté pour un décollage au plus tôt en 2019, en raison de problèmes techniques. Les représentants de SpaceX avaient indiqué au journal que la mission restait toujours d’actualité mais qu’aucune date n'avait été fixée pour le moment. Il est donc possible que le passager mystère qui embarquera à bord de la BFR soit l’une des deux personnes qui s’étaient inscrites pour le vol original à bord d'une fusée Falcon Heavy.

La "Big Fucking Rocket", la nouvelle fusée de SpaceXSource : Sujet JT LCI
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Un Paris-New York en moins de 30 minutes

La BFR (abréviation de "Big Falcon Rocket") devrait mesurer 106 mètres de haut pour 9 mètres de diamètre. Elle sera conçue pour avoir une poussée de 10,8 millions de livres, bien davantage que la plus puissante fusée jamais construite, la Saturn V (7,9 millions de livres) qui a envoyé des astronautes sur la Lune au tournant des années 1970. Grâce à ses 31 moteurs Raptor d’une puissance de 1700 kN, la fusée aura une vitesse de croisière de 27.000 km/h (de relier Paris à New York en… 30 minutes !).

Plus puissante, mais aussi plus économique. La particularité de la BFR est d’être à 100% réutilisable contrairement à la Falcon 9 et à la Falcon Heavy, où seul le premier étage et les boosters sont réutilisables. Censé les remplacer à terme, la BFR réduit nettement les coûts d’exploitation et vise à rendre le voyage spatial vers la lune "bon marché" et celui vers Mars réalisable dans un avenir proche. A terme, selon la compagnie, la BFR permettra de voyager pour le même prix qu'un billet d’avion en classe économique. 

Sept touristes ont déjà pu voyager dans l'espace

De 2001 à 2009, sept touristes fortunés ont pu embarquer dans une fusée Soyouz à destination de la Station spatiale internationale (ISS). Prix du ticket ? De 25 à 30 millions de dollars. D'autres que SpaceX misent sur le tourisme spatial, comme Virgin Galactic, qui multiplie les essais de son vaisseau piloté SpaceShipTwo VSS Unity, lancé depuis un avion. La place coûte 250.000 dollars. Ou encore Blue Origin, fondée par le patron d'Amazon Jeff Bezos, qui a annoncé cet été que les billets seraient vendus en 2019 pour une place à bord de sa fusée New Shepard, qui emmènera six personnes dans l'espace, à plus de 100 kilomètres d'altitude.

Ces deux vaisseaux n'iront toutefois pas en orbite mais feront flotter les passagers en apesanteur pendant plusieurs minutes.  En France, des particuliers peuvent d’ores et déjà imiter les scientifiques en prenant place à bord d'un vol parabolique de l'Airbus ZeroG, pour vivre quelques dizaines de secondes cumulées de microgravité à 8.000 mètres d'altitude. Le vol Zéro G est proposé au prix de 6.000 euros.  Quant à la Lune, elle continue à faire rêver l'humanité et semble plus que jamais à la mode : le président Donald Trump a demandé à la Nasa de se concentrer sur la construction d'une station orbitant autour du satellite terrestre, prélude à l'envoi d'astronautes sur Mars dans un avenir lointain.


Matthieu DELACHARLERY

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