DISCORDE - Les cirques dénoncent une "campagne de dénigrement" menée de la part des associations protectrices de la condition animale qui appellent à ce qu'on ne fasse plus de spectacles avec des animaux sauvages. Un Collectif des cirques en est donc né et espère rapidement rencontrer Nicolas Hulot.
Face à la pluie de critiques qui s'abat sur eux, ils ont décidé de s'unir. Le Collectif des cirques, qui réunit la quasi-totalité des cirques traditionnels français (Pinder, Bouglione, Gruss), a affirmé ce lundi sa volonté de défendre une "profession dénigrée par des groupuscules animalistes" opposés à la présence d'animaux sauvages dans cette activité.
"C'est la première fois dans l'histoire des cirques qu'ils sont tous rassemblés dans un collectif pour défendre leur profession", a indiqué à l'AFP Cyrille Emery qui les représentent car "ils en ont assez des injures et des mensonges déversés sur eux par des gens qui n'ont jamais mis les pieds dans un cirque".
Ils se servent du cirque pour faire pleurer dans les chaumières"
Gilbert Edelstein, patron du cirque Pinder
Une version corroborée par le patron du cirque Pinder Gilbert Edelstein. Contacté par LCI, le dirigeant estime que les associations protectrices des animaux "se servent du cirque pour faire pleurer dans les chaumières. Leur animal préféré, c'est le cochon tirelire", peste l'homme.
"On appartient au patrimoine culturel. Et cela va continuer. C'est un débat absurde. Il ne faut pas faire d'anthropomorphisme. Un homme est un homme et un animal est un animal. En ce qui me concerne, j'ai des artistes à quatre pattes" conclut M. Edelstein.
Une idée balayée d'un revers de main par la PETA (People for the Ethical Treatment of Animals).
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Les cirques animaliers ne peuvent pas fournir des conditions idéales à des animaux qui ne connaissent que les transports et l’enfermement.
Cyril Ernst, chargé de campagne à la PETA
Chargé de communication pour la PETA , Cyril Ernst rejette en bloc la réflexion menée par Gilbert Edelstein. "Les cirques animaliers ne peuvent pas fournir des conditions idéales à des animaux qui ne connaissent que des transports et l'enfermement. C'est beaucoup trop de stress", déclare-t-il à LCI.
Et ce stress provoquerait des dégâts irréversibles selon le porte-parole :" Ils sont brisés psychologiquement à cause des méthodes de dressage, notamment celles mises en pratique sur les éléphants qui sont particulièrement violentes. Les pachydermes sont maltraités et vivent bien moins longtemps que des animaux en milieu naturel."
Groupe de réflexion
"Nous espérons vivement que Nicolas Hulot accepte de nous écouter", a affirmé Me Emery qui dénonce "les discours extrêmes et délirants de certaines associations". "Aujourd'hui, elles s'en prennent aux cirques, demain probablement aux animaleries puis aux zoos, un jour, ce sera la pêche, jusqu'où cela ira-t-il ?"s'interroge-t-il.
Comme pour calmer le jeu, le ministre de la Transition écologique et solidaire avait déclaré sur les ondes de France Inter en août dernier vouloir "créer un groupe de réflexion sur le bien-être animal" placé sous l'autorité "d'un philosophe et d'un parlementaire".
Joint par LCI, Nicolas Hulot est allé un peu plus loin et en a indiqué qu'il se tiendra "courant automne". D'ici-là, associations protectrices de la cause animale et le Collectif des cirques vont continuer à s'écharper sur ce sujet de société.