Où peut-on retirer le masque grâce au pass sanitaire ?

ML (avec TF1)
Publié le 31 août 2021 à 14h53

Source : JT 13h Semaine

PROTOCOLE - Depuis le lundi 30 août, les professionnels travaillant au contact du public doivent désormais également présenter un pass sanitaire. Pour eux comme pour les clients, il est possible sur le principe de retirer le masque, mais dans la pratique, il subsiste quelques exceptions.

Jusqu’alors, ils contrôlaient seulement le pass sanitaire des clients, depuis une loi entrée en vigueur le 9 août dernier, mais depuis lundi 30 août, ils doivent également présenter eux-mêmes le sésame. Ils sont 1,8 million de salariés et de fonctionnaires concernés par ces contrôles. Parmi eux, certains ne sont plus soumis au port du masque, tout comme les clients de leur établissement, à partir du moment où ils ont pu présenter leur passeport sanitaire. 

Car sur le principe, là où le QR code est contrôlé, il est possible d’enlever le masque. Mais dans les faits, certains employés et clients sont toujours soumis au port obligatoire de protection faciale. 

Levée du port du masque dans tous les lieux concernés par le pass sanitaire

Depuis un décret publié le 7 août dernier au Journal officiel, le port du masque n’est plus obligatoire dans les lieux soumis au contrôle du pass sanitaire depuis le 9 août pour certains (comme les restaurants et bars) ou depuis le 21 juillet pour d’autres (à l’instar des parcs d’attraction et cinémas). 

En théorie, il est donc possible sur le principe de retirer son masque dans l’ensemble des lieux concernés par le contrôle du pass sanitaire. Parmi eux notamment, les centres commerciaux de plus de 20.000 m² dans les départements où le taux d’incidence dépasse les 200 cas pour 100.000 habitants qui se plient à la règle, sur décision préfectorale. 

Dans un avis public publié le 24 août, le Haut conseil de la sécurité publique (HCSP) confirmait cette levée de l’obligation du port du masque et défendait son bien-fondé, bien qu’elle n’ait pas autorité en matière de législation : "Le port du masque peut ne plus être obligatoire dans des établissements recevant du public dans lesquels le risque de contamination est contrôlé par un pass sanitaire", indique l’instance. En revanche, elle met en garde sur "la nécessité de contrôler efficacement le pass sanitaire pour ne pas donner aux personnes fréquentant ces lieux un sentiment de 'fausse sécurité'".  

Une mesure appréciée par certains professionnels, comme ce restaurateur bordelais qui témoigne dans le reportage en en-tête : "C’est une très bonne nouvelle, [le masque] nous handicape beaucoup parce que nous le portons toute la journée et au vu des chaleurs, c’est compliqué", décrit Arnaud Van Pul. "Cela faisait un peu bizarre d’enlever le masque, mais nous sommes très contents", renchérit sa collègue Carole Van Pul. 

Cet allègement du protocole ravit aussi certains consommateurs : "On respire mieux, on parle plus facilement, on se comprend mieux", "c’est une liberté", se réjouissent quelques-uns d’entre eux dans le reportage.    

Exception dans les transports

Les transports longue distance, où le pass est également contrôlé depuis le 9 août, fait toutefois exception à la règle. "Nous sommes dans une quatrième vague qui est active", face à laquelle "le principe de précaution en la matière est bien d'avoir le port du masque obligatoire dans les transports", a fait valoir Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux Transports, sur France Inter le lundi 9 août, ajoutant que cette mesure était selon lui désormais "acceptée"

"Le masque continuera donc à être obligatoire dans les trains", confirmait également un responsable de la SNCF à Ouest-France au début du mois, le sésame pour voyager restant le trio "un billet, un pass, un masque", a-t-il ajouté. 

"Les services de transport public aérien, services nationaux de transport ferroviaire à réservation obligatoire et services collectifs réguliers non conventionnés de transports routiers" font exception à la levée du port du masque, statuait également le décret du 7 août. 

La marge de manœuvre des préfets et des exploitants

Par ailleurs, même avec un pass sanitaire en poche, on peut toujours se voir refuser l’accès à certains lieux si l’on ne porte pas de masque. Les préfets peuvent revenir sur la règle de levée du port du masque en fonction de l'évolution de la situation sanitaire du département. Ils peuvent décider de le maintenir "lorsque les circonstances locales le justifient", indique le décret. 

Les exploitants, gérants et organisateurs d’évènements ont aussi la même sur le protocole sanitaire. "Ils n’ont ni à demander l’autorisation à la préfecture, ni à le déclarer à leur mairie, ni à le communiquer par un affichage officiel, indique le ministère de l’Intérieur à Libération. Ils sont les uniques décideurs et responsables et n’ont pas de justifications à donner ou de comptes à rendre à leur clientèle."

Certains patrons de restaurants refusent pour l’heure de lever le port du masque, comme Antoine Godard, restaurateur bordelais : "On a eu beaucoup d’informations contradictoires : 'mettez-le', 'enlevez-le', déplore-t-il dans le sujet en en-tête. Donc maintenant que [les gens] ont repris un petit peu l’habitude de le mettre, c’est bien aussi."

Autre exemple : dans de nombreux cinémas multiplexes comme ceux des réseaux UGC, Pathé-Gaumont et CGR, le masque est ainsi toujours de rigueur selon les informations de la Fédération nationale des cinémas français communiquées à Libération. Le ministère de la Culture assure de son côté avoir "recommandé le 26 juillet dernier aux dirigeants de tous les établissements publics, d’imposer le port du masque à tous les visiteurs ou spectateurs, y compris ceux détenant le pass sanitaire", toujours auprès du quotidien, sans que son site internet ne stipule la consigne. 

Quant aux salles de sport, le syndicat Active-FNEAPL, représentant une trentaine de clubs dont des chaînes comme L’orange bleue ou Basic Fit, affirme au quotidien que "la liberté est laissée à la clientèle"

Pass sanitaire : les nouvelles règles pour les professionnels au 30 aoûtSource : JT 20h Semaine

Attention également à bien garder le masque dans les centres commerciaux où le pass sanitaire avait été imposé par arrêté préfectoral avant d’être suspendu par des tribunaux administratifs pour n’avoir pas garanti un accès libre aux biens de première nécessité, comme ce fut le cas dernièrement dans les Yvelines et dans le Haut-Rhin : dès que le pass sanitaire n’est plus contrôlé, le port du masque est à nouveau de mise. 

Et de manière générale, passé un taux d’incidence de 200 cas pour 100.000 habitants, chaque préfecture peut décider de rétablir l’obligation. 

La fin du masque obligatoire ne convainc d’ailleurs pas tous les scientifiques, qui recommandent pour beaucoup de continuer à le porter dans des lieux clos et de forte fréquentation. "À l'extérieur, OK, mais dans une situation où beaucoup de personnes sont réunies dans un même lieu, je pense qu'il faut rester prudent", avait-il estimé sur Europe 1 le 16 juillet dernier Alain Fischer, le "Monsieur vaccin" du gouvernement. 

Le président du Conseil d'orientation de la stratégie vaccinale appelait à "garder ces mesures, patienter encore un peu" tant que la couverture vaccinale n’avait pas atteint 80% de la population. Au 29 août, 65% des Français étaient totalement vaccinés selon les données agrégées par le site CovidTracker. 


ML (avec TF1)

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