Manifestations anti-pass sanitaire : qui sont ceux qui défilent ?

MM
Publié le 23 juillet 2021 à 11h15

Source : JT 20h Semaine

COVID-19 - Les cortèges des opposants aux nouvelles mesures sanitaires sont composés de personnes aux profils parfois très différents. Qui sont-ils ?

Ils étaient plus de 110.000 personnes à manifester sle week-end dernier à travers la France pour dénoncer la vaccination imposée aux soignants et le pass sanitaire. Et ils préparent une nouvelle mobilisation pour samedi. Les opposants aux nouvelles mesures de l'exécutif contre l'épidémie de Covid-19 redoublent d'efforts pour faire entendre leur voix. Et s'ils ont souvent été présentés comme des "antivax", ces farouches opposants à la vaccination quelle qu'elle soit, la réalité est bien plus nuancée.

Dans les cortèges, on trouve ainsi des Gilets jaunes, des militants politiques, des membres du personnel soignant, ou encore des fonctionnaires. C'est justement à cette dernière catégorie qu'appartient une femme venue manifester à Paris avec son fils ce mercredi, que TF1 interroge dans l'enquête du 20 heures en tête de cet article. 

"Vu que je ne veux pas le faire vacciner, il n'a pas accès aux loisirs, comme les parcs de loisirs, théâtres, cinémas, etc. Ou alors je suis obligé de lui faire faire des tests PCR, ce que je ne vais pas faire à chaque sortie", explique-t-elle.

"Une atteinte à la liberté de circuler" aux yeux de certains

Certains des manifestants ont reçu leurs injections, mais s'opposent au principe du pass sanitaire. L'une d'entre eux nous affirme y voir "une atteinte à la liberté de circuler, de vivre, puisqu'on attaque des lieux de culture. C'est juste insupportable".

Au milieu des Gilets jaunes, que l'on aperçoit ci et là dans les cortèges, on trouve également certaines blouses blanches. Sandrine Soriano, infirmière en laboratoire, était parmi les manifestants à Toulouse, ce mercredi 21 juillet. "Je viens d'apprendre que je vais être licenciée, car j'ai décidé de ne pas me faire vacciner, mais je suis prête à payer le prix fort, car mon corps m'appartient, et cette obligation je la ressens comme un viol", précise-t-elle à l'AFP.

"Je ne fais pas confiance à un médicament qui n'a pas fini ses phases d'évaluation"

Une autre infirmière indique à TF1 ne "pas faire confiance à un médicament qui n'a pas fini ses phases d'évaluation. C'est en phase 3". Mais l'argument est erroné. Car si la phase 3 de tests court toujours, les vaccins ont déjà été testés sur plusieurs dizaines de milliers de personnes. Suffisamment pour recevoir une autorisation de mise sur le marché.

Face à cette contraction entre la réalité des faits et la profession de soignant qu'exercent certains des opposants au pass sanitaire, Vincent Lautard, infirmier et consultant en santé social, analyse pour TF1 : "On peut retrouver des fois, dans ces manifestations, des membres des personnels hospitaliers qui, au cours de leur pratique ou de leur formation, n'ont pas, ou ont eu peu d'apport sur l'intérêt de la vaccination et les vaccins".

Face à la disparité de profils que l'on retrouve au sein des cortèges, composés notamment de soignants, donc, mais aussi de retraités ou de militants politiques d'ultradroite ou d'extrême gauche, Jean-Yves Camus, codirecteur de l'observatoire des radicalités politiques (Orap), nous explique que les cortèges ne sont pas sans rappeler les premières manifestations de Gilets jaunes.

"On retrouve un petit peu l'état d'esprit des premiers Gilets jaunes. On a à peu près la même sociologie : des gens de la classe moyenne, qui ont peur des répercussions des mesures sanitaires sur leur travail, qui ont peur de perdre leur travail", détaille le spécialiste.

Une comparaison qui fait d'ailleurs craindre aux services de renseignement une prochaine mobilisation encore plus importante, voire une radicalisation du mouvement d’ici à l’automne.


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