INFOGRAPHIES - Prix à la pompe : quand le pétrole augmente, les carburants augmentent (et inversement !)

Publié le 25 septembre 2019 à 11h55, mis à jour le 29 juin 2020 à 17h41

Source : Sujet JT LCI

CORRÉLATION - Les attaques survenues en Arabie saoudite mi-septembre ont entraîné une hausse du cours du pétrole et un renchérissement des tarifs des stations-services ces derniers jours. Les prix de l'essence et du diesel varient en effet, avec un décalage, en fonction du cours de l'or noir mais aussi des taxes. Cours du Brent, fiscalité, rattrapage essence-diesel... voici les facteurs qui jouent sur la facture.

La semaine suivant l'attaque de deux sites pétroliers saoudiens samedi 14 septembre, le litre de diesel a augmenté de 2,58 centimes et celui de l'essence 2,11 centimes, selon les moyennes hebdomadaires publiées ce lundi 23 septembre par le ministère de la Transition écologique et solidaire. L'assaut des drones a en effet entraîné un soubresaut du cours du pétrole. Le baril de Brent (159 litres), la référence européenne, est ainsi passé de 60 dollars samedi à 68 dollars lundi... avant de retomber dans une fourchette comprise entre 63 et 65 dollars tout au long de la semaine. 

Les variations - hausses comme baisses - du cours de l'or noir sont ensuite répercutées à la pompe par les distributeurs. Les délais d'approvisionnement peuvent cependant créer un léger décalage entre l'évolution du cours du pétrole et le prix affiché dans les stations-services. Pour vérifier l'existence de cette corrélation, LCI a comparé les courbes des prix du diesel et du SP95 à celle du Brent sur 18 mois. 

Notre infographie montre que les trois courbes suivent de toute évidence des oscillations similaires. A l'automne 2018, il apparaît ainsi une envolée des tarifs alors que l'or noir connaissait une flambée. Le baril de Brent avait alors atteint un pic à près de 87 dollars le 3 octobre. Il avait pourtant commencé l'année à 69 dollars (moyenne mensuelle de janvier) avant de monter progressivement jusqu'à ce plus haut de 2018. Le contexte géopolitique, et notamment la perspective toute proche de l'embargo des États-Unis sur l'Iran (mis en place le 4 novembre), avait fait craindre des tensions sur les prix. 

Dans les faits, ces sanctions susceptibles de crisper la situation avaient finalement été moins dures qu'attendu. Le président américain Donald Trump avait en effet accordé des exemptions, à la veille de l'entrée en vigueur de l'embargo, à huit pays dont la Chine et l'Inde. Le cours du pétrole avait alors aussitôt reflué pour retomber à 65 dollars en moyenne en novembre et même finir l'année à 57 dollars (moyenne de décembre). 

Le rapprochement, à l'automne 2018, du prix du diesel et de l'essence saute également aux yeux. Pendant cette saison et jusqu'à la fin de l'hiver, le premier a en effet augmenté à un rythme plus rapide que le second. Au point que leurs tarifs se sont même croisés, le diesel dépassant  l'essence ponctuellement dans certaines stations-service. Une première à l'origine du mouvement social des Gilets jaunes. Ce diesel alors si cher s'explique quant à lui, outre le pic pétrolier, à des conditions de transport difficile (faiblesse du niveau du Rhin) pour l'acheminer en Europe. Un contexte qui avait créé une pression sur son prix. 

Au total, 40 milliards d'euros de taxes sur le carburant en 2018

Quoi qu'il en soit, l'or noir n'est pas le seul à intervenir dans le prix à la pompe. Les taxes sur le carburant représentent en effet environ 60% du prix final ! En 2018 par exemple, elles ont pesé 40 milliards d'euros en France, selon l'édition 2019 du Budget de l'automobiliste de l'Automobile club association. Entre la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) et la TVA sur la TICPE, le litre de SP95 (à 1,505 euro en moyenne en 2018) était ainsi taxé à 167% et celui de diesel (1,437 euro) à 144%, selon cette même étude.  

Cette fiscalité sur les carburants fossiles s'est alourdie ces dernières années. Objectif : faire changer les habitudes afin de lutter contre le réchauffement climatique mais aussi réduire l'écart de prix entre l'essence et le diesel. En détails, la composante carbone de la TICPE est passée de 7 euros la tonne à sa création en 2014 à 44,6 euros en 2018 (inchangée en 2019, et sans doute aussi en 2020, à la suite du mouvement des Gilets jaunes). Celle-ci devait progressivement monter jusqu'à 2022 pour atteindre 86,2 euros la tonne. 

Si vous voulez savoir quelle est la station-service la moins chère près de chez vous, cliquez ici pour accéder à notre carte interactive.


Laurence VALDÉS

Tout
TF1 Info