Violences sexuelles dans le sport : 98% des victimes étaient mineures

BILAN - La ministre des Sports Roxana Maracineanu a révélé mercredi que 177 personnes issues de 40 Fédérations sont mises en cause pour des faits de violences sexuelles. Selon les signalements recueillis, la plupart des victimes étaient mineures au moment des faits, et 78% d'entre elles sont des femmes.
Ce sont des chiffes accablants. À eux seuls, ils témoignent de l'ampleur du mal-être qui sévit. Près de 180 personnes sont mises en cause dans des affaires présumées de violences sexuelles dans le sport, a détaillé mercredi 1er juillet la ministre des Sports Roxana Maracineanu, plusieurs mois après une vague de révélations d'agressions sexuelles dans le sport français.
Depuis, les services du ministère des Sports ont reçu plus de 2000 signalements de violences présumées. Quarante Fédérations sont concernées par ces affaires qui touchent essentiellement (98%) des victimes mineures au moment des faits et dont 78% d'entre elles sont des femmes, a précisé l'ancien nageuse olympique, lors d'une conférence de presse.
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Violences sexuelles : grand déballage dans le monde du patinage
16 personnes incarcérées, 88 procédures judiciaires en cours
Quatre-vingt huit procédures judiciaires sont en cours concernant ces affaires, et 16 personnes sont actuellement incarcérées, a ajouté Roxana Maracineanu, dressant un premier bilan quatre mois après avoir lancé en février dernier une Convention nationale de prévention des violences sexuelles dans le sport. À l'époque, la première championne du monde française de natation avait reconnu qu'au ministère des Sports "on ne mesurait pas l'ampleur, la gravité et le nombre de cas".
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En décembre 2019, une enquête réalisée par le site web d'information Disclose en partenariat avec d'autres médias avait mis à jour des "dysfonctionnements majeurs" dans le traitement d'affaires présumées de pédophilie et de violences sexuelles dans le sport. Quelques semaines plus tard, la sortie du livre de l'ancienne patineuse Sarah Abitbol ("Un si long silence", aux éditions Plon) accusant son ex-entraîneur Gilles Beyer de l'avoir violée avait marqué le début d'une vague de révélations d'agressions sexuelles dans le patinage, et plus généralement, dans le sport français. Ces révélations avaient également souligné de nombreux dysfonctionnements au sein de clubs, de Fédérations, de la justice et de services de l'État.
Ces scandales sexuels à répétition ont conduit aux démissions successives du président de la Fédération française des sports de glace (FFSG) Didier Gailhaguet et de son homologue de la Fédération française de roller et de skateboard (FFRS) Nicolas Belloir, tous deux mis en cause pour leur gestion de cas de violences sexuelles dans leur sport.
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