ÉTUDE SANTÉ - Antalgique opioïde le plus consommé en France, le Tramadol entraînerait une baisse anormale du glucose dans le sang qui pourrait s'avérer très dangereuse. Explications.
Avec 12 millions de boîtes écoulées chaque année, le Tramadol est l'antalgique opioïde le plus vendu en France. Ce dérivé de l'opium est utilisé pour soulager les douleurs de modérées à intenses. Si ce médicament est déjà connu pour avoir certains potentiels effets secondaires indésirables comme des nausées, des convulsions, des troubles de la conscience ou encore des difficultés de respiration en cas de surdosage, il augmenterait de façon significative le risque d'hypoglycémie selon une nouvelle étude.
Les chercheurs de l'Université de Californie à San Diego ont en effet analysé plus de 12 millions de rapports provenant du système américain de déclaration des effets indésirables sur la prise de Tramadol par des patients entre 2004 et 2019, et sont arrivés à cette conclusion : "Nous voulions avoir une analyse objective de ses effets indésirables, et nous sommes tombés sur une hypoglycémie dangereuse, non répertoriée et inattendue", explique Tigran Makunts, auteur principal de l'étude.
Un risque qui serait 10 fois plus élevé en comparaison avec les autres opioïdes analysés. Seule la méthadone, opioïde le plus utilisé pour aider à sortir de la dépendance à l'héroïne, a un effet comparable.
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L’hypoglycémie, qui se définit comme une baisse du taux de sucre dans le sang, touche principalement les personnes diabétiques. Néanmoins, le stress, un surplus d’activités physiques ou encore la consommation d’alcool peuvent aussi entraîner une hypoglycémie chez les individus non-diabétiques.
"S i elle n’est pas traitée, elle peut entraîner des complications graves, telles qu’un dysfonctionnement neurocognitif, une perte de vision, un risque accru de chutes et une perte de qualité de vie", alertent les auteurs de l'étude. Par ailleurs, rappelons, que l'aggravation d'une hypoglycémie peut aussi entraîner une perte de connaissance allant jusqu'au coma.
Si les chercheurs rappellent qu’il ne s’agit encore que d’une étude de corrélation, basée sur les déclarations d’effets indésirables des patients, ils soulignent qu'il reste important d'avertir la communauté médicale de la probabilité d’une hypoglycémie, en particulier si le patient est prédisposé au diabète.