ÉGALITÉ - Et si les futurs papas devaient aussi faire attention à leur santé ? Une étude américaine parue ce mois-ci dans la revue Diabetes suggère que la forme physique des hommes pourrait influencer le métabolisme de leur futur enfant.
Ni trop de sucre, ni trop de sel, ni trop de gras. Et surtout pas de tabac ni d'alcool. Pendant la grossesse, les directives adressées aux femmes sont nombreuses pour éviter tout tort à l’enfant à naître.
Mais selon l’étude d’une équipe de chercheurs américains parue dans le journal Diabetes ce mois d'octobre, et relayée par Radio-Canada, les pères en devenir pourraient aussi avoir tout intérêt à surveiller leur mode de vie. Leur santé physique avant la conception pourrait en effet avoir des répercussions sur celle de l’enfant.
Des souriceaux en meilleure santé
Pour arriver à ces suppositions, les scientifiques ont examiné des souris en laboratoire. Un premier groupe de mâles a été contraint de mener une vie sédentaire, tandis qu'un second a été placé dans des cages avec des roues d'entraînement. Ils ont couru en moyenne six kilomètres par jour. Pendant l'expérimentation, les souris des deux groupes ont été nourries soit de façon normale, soit avec des aliments très gras. Trois semaines plus tard, tous ces mâles ont pu s’accoupler avec des femelles, dont le mode de vie a aussi été contrôlé.
Les souriceaux nés de ces accouplements présentaient des métabolismes assez différents, selon le groupe auquel leur père avait appartenu. Les chercheurs ont en effet noté, un an après leur naissance, que ceux nés de pères actifs avaient tendance à être moins gros et réagissaient mieux aux variations du taux de glucose dans leur sang, ainsi qu’à l’insuline, et ce peu importe le régime alimentaire dont avait bénéficié le père.
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Des résultats transposables à l'Homme ?
Si de telles conclusions ne sont pour l'instant pas applicables à l'Homme à partir de cette expérience, Kristin Stanford, chercheuse en physiologie et biologie cellulaire à la faculté de médecine de l'Ohio et auteure de cette étude, se réjouit déjà, auprès de CBS New York, de leur signification : "L'idée serait que si vous êtes un homme qui désire avoir un enfant, vous pourriez faire de l'exercice ne serait-ce peut-être qu'un mois avant la conception et cela pourrait avoir un effet spectaculaire sur la vie de son enfant".
L'idée que le mode de vie de l'homme puisse déteindre sur sa descendance n'est en tout cas pas nouvelle. En 2016, une étude réalisée par les chercheurs de la Medical School de Shangai et publiée dans le journal Cell Metabolism avait révélé que le sperme d'un homme soumis à un haut niveau de stress pourrait créer un terrain propice pour que sa descendance souffre de diabète.