Comment savoir si votre enfant souffre de dyspraxie, ce trouble qui touche 5% des moins de 11 ans ?

Publié le 10 décembre 2019 à 13h18
Comment savoir si votre enfant souffre de dyspraxie, ce trouble qui touche 5% des moins de 11 ans ?
Source : MARTIN BUREAU / AFP

SANTÉ INFANTILE - Elle toucherait environ un enfant sur 20. La dyspraxie, aussi appelée trouble développemental de la coordination, se caractérise par une difficulté importante à réaliser une action ou un geste du quotidien, comme faire ses lacets ou mettre ses vêtements dans le bon sens. Comment la reconnaître ? LCI fait le point, alors que l'Inserm vient de publier de nouvelles recommandations sur ce trouble méconnu.

Votre enfant dépasse en coloriant, a du mal à faire ses lacets ou en met partout lorsqu'il mange ? Non, il ne le fait pas forcément exprès, mais pourrait être atteint du trouble développemental de la coordination, aussi appelé dyspraxie. "C'est une maladresse pathologique qui concerne 5 à 7% des enfants de 5 à 11 ans selon le haut comité de santé publique", explique sur son site Valérie Duband, experte dans les troubles d'apprentissage. Aucune cause de cette pathologie n'a pour l'heure été identifiée.

La dyspraxie se caractérise par une maladresse plus importante que la normale pour réaliser des actions automatiques, comme boire dans un verre d'eau, mettre ses vêtements à l'endroit, se coiffer ou faire correctement ses lacets de chaussures. Elle se remarque également lors d'activités demandant des gestes précis, comme le dessin, l'écriture ou le découpage. Elle peut également être révélée par une difficulté accrue à se repérer dans l'espace. Des difficultés peuvent aussi arriver dans les activités ludiques, tels que les jeux de construction. Tous ces gestes sont également réalisés avec lenteur.

Procéder rapidement à un diagnostic après les premiers signes

Tous les enfants touchés "n'ont pas forcément toutes les caractéristiques, certains arrivent à faire du vélo, d'autres du roller… mais tous sont plus maladroits que la normale des enfants de leur âge", explique Valérie Duband. Pour diagnostiquer une dyspraxie, plusieurs examens sont nécessaires. L'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) publie d'ailleurs cette semaine de nouvelles recommandations en ce sens. Un groupe d'experts a ainsi étudié plus de 1.400 articles scientifiques sur le sujet afin de progresser dans la prise en charge de la dyspraxie.

"Le premier axe de recommandations consiste à garantir l'accès pour tous à un diagnostic dans les meilleurs délais après le repérage des premiers signes", écrit l'Inserm dans un communiqué. "L'expertise pointe aussi la nécessité de former des professionnels. La pose d'un tel diagnostic implique au minimum la contribution d'un médecin formé aux troubles du développement ainsi que celle d'un psychomotricien ou d'un ergothérapeute".

Une fois le diagnostic réalisé, l'Inserm recommande de "mettre en place une intervention adaptée prenant en compte le profil de l'enfant, sa qualité de vie ainsi que celle de sa famille". Pas question de standardiser le processus, donc. Les experts "recommandent également de privilégier les interventions centrées sur l'apprentissage des compétences nécessaires à la scolarité et à la vie quotidienne" de l'enfant. "Ces interventions doivent impliquer davantage les familles, les enseignants et les encadrants qui gravitent autour de l'enfant", précise l'Inserm.

Des conditions d'examen adaptées

Enfin, alors que ce trouble affecte directement la scolarité des élèves concernés, l'Institut adresse des recommandations à destination de l'école : "Permettre à chaque enfant de mener à bien sa scolarité nécessite la mise en place par les enseignants et l'institution scolaire des aménagements nécessaires à l'enfant lors des examens, en application de la loi de 2005 sur le handicap". Cette loi reconnaît notamment le droit de bénéficier d'un accompagnement adapté pour les enfants ayant des besoins spécifiques, ainsi que l'égalité des chances entre les candidats en donnant une base légale à l'aménagement des conditions d'examens, un tiers-temps par exemple.

"En outre, continuent les experts, cela passe également par la sensibilisation et la formation des acteurs menés à encadrer et à interagir avec l'enfant dans la vie quotidienne, que ce soit à la maison, à l'école ou dans les loisirs".


Idèr NABILI

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