"Excès de cas" d’une tumeur rare dans deux villages du Gard : qu’est-ce que le glioblastome ?

Publié le 5 février 2020 à 15h12
"Excès de cas" d’une tumeur rare dans deux villages du Gard : qu’est-ce que le glioblastome ?
Source : La région de Salindres (Nord du Gard) est considérée comme le berceau de l’aluminium et de la chimie depuis le XIXème siècle

ZOOM - Dans deux communes du nord du Gard, à Salindres et Rousson, neuf cas d’une tumeur du cerveau, le glioblastome, ont été recensés entre 2006 et 2015, soit trois fois plus que la moyenne du département, selon Santé publique France. S'il est rare, le glioblastome est le cancer du cerveau le plus répandu chez l'adulte.

"On a un excès de cas." C’est par ces mots que Pierre Ricordeau, directeur général de l’Agence régionale de Santé Occitanie, a qualifié la terrible série de tumeurs qui a touché deux communes du Nord du Gard, Salindres et Rousson. Santé publique France a révélé qu’entre 2006 et 2015, neuf cas de glioblastomes ont été recensés dans cette zone, considérée comme le berceau de l’aluminium et de la chimie depuis le XIXème siècle, relève l’AFP. Parmi les cinq femmes et quatre hommes touchés, huit sont décédés selon l'agence sanitaire.

Si le nombre de cas est faible, le taux d’incidence est trois fois supérieur à la moyenne départementale dans cette zone, où la plateforme de chimie de Salindres, classée Seveso seuil haut, suscite localement de vives inquiétudes sanitaires et environnementales depuis des années. 

Une espérance de vie très faible

Les glioblastomes sont la tumeur cérébrale la plus courante en France. Selon le site Orpha.net, "ils siègent le plus souvent au niveau des hémisphères cérébraux, mais peuvent être localisés partout dans le système nerveux central". Une IRM ou un scanner crânien, plus rapide, sont nécessaires pour diagnostiquer la maladie.

Chez l’adulte, les glioblastomes toucheraient une personne sur 100.000, et il y aurait un nouveau cas pour 33.330 personnes chaque année, selon le site dédié aux maladies rares. Toutes les tranches de la population peuvent être impactées, mais "70% des cas ont entre 45 et 70 ans", l’âge médian lors du diagnostic étant de 64 ans, détaille la revue médicale suisse. "Le pronostic des patients atteints de glioblastome reste sombre avec une espérance de vie médiane de 15 à 17 mois et un taux de survie de 5% à cinq ans."

Quels sont les symptômes et les causes ?

Les symptômes de cette tumeur rare sont multiples : maux de tête, vomissements, troubles de la vigilance, voire même des "troubles neurologiques moteurs, sensoriels, de la déglutition ou de la vision", énumère la revue médicale suisse. "Les sentiments d’épuisement, d’anxiété, de tristesse et de détresse sont fréquents", tout comme les "changements au niveau du comportement, de la personnalité, de la gestion des émotions, de la pensée, des fonctions exécutives et de l’image de soi."

Pourtant, les causes de cette maladie demeurent inconnues. "Il se peut néanmoins que ce type de tumeur soit issue d'une irradiation de l'encéphale", souligne passeportsante.net, et que les personnes ayant subi un tel traitement pour une autre pathologie soient plus exposées au risque de développer des glioblastomes.

Comment le traite-t-on ?

Lorsque le diagnostic est avéré, le traitement peut se faire par voie chirurgicale, pour tenter d’extraire la tumeur, et par chimiothérapie. Mais "il est en général impossible d’enlever toute la tumeur", explique Orpha.net, qui note que "le bénéfice de ces deux traitements en terme de survie est modeste, mais clairement démontré".


La rédaction de TF1info

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