Impossible de vous lever après 5 heures du matin ? Vous êtes peut-être atteint du syndrome d'avance de phase du sommeil

Publié le 14 août 2019 à 11h45

Source : JT 20h Semaine

HORLOGE BIOLOGIQUE - Il y a des gens pour qui la grasse matinée n'existe tout simplement pas. Parfois bien malgré eux, ils sont sur le pied de guerre dès l'aube. Ce rythme décalé et difficile à changer porte un nom : le syndrome d'avance de phase du sommeil. Il serait dans certains cas héréditaire.

Les couche-tard le savent bien : plateformes de vidéos à la demande et écrans divers sont là pour garder nos yeux ouverts. Pourtant, selon des neurologues américains qui publient une étude dans le journal Sleep, les couche-tôt seraient plus nombreux qu'on ne le pense. Pour eux, difficile de résister à l'appel des bras de Morphée après 20h. L'heure du réveil, elle, s'échelonne entre 2h et 5h du matin. Chez certains, cette horloge biologique bien particulière serait héréditaire.

Une personne sur 300 atteinte du syndrome

Dans la sphère scientifique, ce décalage porte un nom : le syndrome d'avance de phase du sommeil (SAPS). Il est dû à une anomalie génétique qui cause la libération prématurée de mélatonine, surnommée l'hormone du sommeil, et un changement de la température corporelle précoce, qui prépare le corps à s'endormir. Il concernerait une personne sur 300, selon les chercheurs qui ont analysé les données de 2.422 patients suivis par une clinique du sommeil pendant 9 ans.

Si l'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, ce rythme peut être handicapant dans la vie de tous les jours. Difficile en effet de profiter d'une soirée entre amis ou en famille. Malgré tout, il est quasiment impossible, pour ces personnes, de changer l'heure de leur horloge biologique de façon durable : garder les yeux ouverts jusqu'à minuit ne décalera pas pour autant leur réveil. Le week-end, les personnes atteintes de ce syndrome ne parviennent qu'à dormir cinq à dix minutes de plus en moyenne, contre trente à trente-huit minutes chez un individu normal, rapportent les chercheurs dans leur étude.

Une personne sur 475 touchée par le SAPS de façon héréditaire

D'après ces scientifiques, le syndrome d'avance de phase du sommeil serait héréditaire chez au moins une personne sur 475, huit personnes ayant participé à l'étude et étant touchées par le SAPS ayant déclaré avoir au moins un proche parent dans le même cas qu'elles.

Ces chiffres, précisent les chercheurs, sont malgré tout difficilement généralisables à la population générale étant donné le faible échantillon de participants ayant participé à l'étude. D'autres recherches seront nécessaires. Ils pourraient cependant être bien plus importants que rapportés ici étant donné que peu de personnes atteintes du syndrome semblent gênées par leur rythme. Contrairement à ceux qui ne parviennent pas à s'endormir le soir, elles consultent donc assez peu à ce sujet.

Dans un communiqué, Louis Ptacek, l'un des auteurs de l'étude dit espérer "que celle-ci permettra non seulement de mieux faire connaître la phase avancée du sommeil et la phase familiale du sommeil avancé, mais aussi d'identifier des gènes de l'horloge circadienne et les conditions médicales sur lesquelles ils peuvent avoir une influence".


La rédaction de TF1info

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