S’insérer un ballonnet dans le vagin, le gonfler pour ensuite l’expulser, voilà une technique préconisée par certains gynécologues et sages-femmes aux femmes enceintes. Ce dispositif médical venu d’Allemagne permettrait d’éviter les déchirures du périnée et les épisiotomies lors de l’accouchement. "Le ballonnet permet de travailler l’élasticité et l’assouplissement de votre périnée afin de le conserver intact", décrit la marque sur son site.
Pourtant, dans un document publié en décembre 2018 et repéré par Le Figaro, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) affirme que "l’utilisation du dispositif Epi-No n’apporte pas de bénéfice pour la protection périnéale obstétricale". Il indique ne pas recommander l’utilisation de ce dispositif.
Un ballon en silicone de la taille d'une tête de bébé
A manipuler à partir de la trente-septième semaine, Epi-No se présente sous la forme d’un ballon en silicone relié à une pompe manuelle, introduit dans le vagin lorsqu’il est dégonflé. La femme est d’abord censée contracter les muscles de son périnée contre le ballon, puis gonfler celui-ci "afin de travailler l’élasticité du périnée et d’en augmenter la souplesse". De séance en séance, le diamètre du ballon doit croître jusqu’à atteindre la taille de la tête d’un bébé, soit dix centimètres de diamètre.
"À l’issue de cet exercice d’étirement, la femme enceinte laisse le ballon, toujours gonflé, glisser hors du vagin. Elle ressentira une sensation semblable à celle ressentie lors du passage de la tête du bébé." Ces séances sont à répéter une fois par semaine puis tous les jours à partir de sept mois et demi de grossesse. Le dispositif est vendu au prix de 116 euros et peut, s’il est prescrit par un professionnel de santé, être pris en charge par la Sécurité sociale à hauteur de 26 euros.
Pas d'effet positif prouvé sur le taux d'épisiotomies
Interviewée par Le Figaro, Clémence Schantz, membre de la commission scientifique du Collège national des sages-femmes, constate que "peu d’études de bonne qualité concernant l’utilisation de ce dispositif par les femmes nullipares [enceintes pour la première fois, ndlr.] ont été réalisées". "Celles dont nous disposons ont toutefois montré qu’Epi-No n’a pas d’effet sur les taux d’épisiotomies, qu’elle ne diminue pas la durée de la seconde phase du travail, n’est pas suivie par une augmentation du nombre de périnées intacts ou encore par une diminution du nombre de déchirures." En 2016, une étude réalisée sur plus de 600 femmes par le Royal College of Obstetricians and Gynaecologists d'Australie et de Nouvelle-Zélande avait effectivement conclu à l'inefficacité de l'Epi-No pour préserver le périnée. Aucun essai clinique n'a d'autre part été réalisé par la marque en France.
Dans son document, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) conseille plutôt de se tourner vers le massage du périnée, par la future maman elle-même ou son/sa partenaire, avec un lubrifiant, type huile d'amande douce. Il diminue selon l'autorité "le taux d’épisiotomie ainsi que les douleurs périnéales et l’incontinence aux gaz dans le post-partum".
L'épisiotomie concerne 35 % des femmes accouchant de leur premier enfant
Apparue il y a quarante ans, à une époque où l’on constatait des déchirures provoquant des dégâts considérables, l'épisiotomie était souvent pratiquée de façon préventive, pour éviter ces déchirures. Au milieu des années 90, elle concernait un accouchement sur deux. Depuis dix ans, et grâce aux recommandations du CNGOF, leur nombre a fortement chuté, pour atteindre 20 % d’incisions du périnée pour les accouchements par voie basse en 2016 (34,9 % des primipares et 9,8 % des multipares). D'après un sondage Yougov réalisé pour 20 Minutes cette même année, 65% des femmes prendraient en compte les taux d'épisiotomies des maternités pour choisir où accoucher.
La rédaction de LCI
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