Un Français sur cinq l'a déjà vécue : la "paralysie du sommeil", un phénomène effrayant, mais sans danger

par Charlotte ANGLADE
Publié le 23 octobre 2022 à 17h30, mis à jour le 23 octobre 2022 à 21h19

Source : Sujet TF1 Info

Environ 20 % des Français ont déjà expérimenté un épisode de "paralysie du sommeil".
Un trouble qui survient au réveil et empêche la personne de faire le moindre mouvement.
Elle peut être accompagnée d'hallucinations terrifiantes.

Être éveillé, mais ne pas pouvoir bouger, paralysé au fond de son lit. Écrasé, en proie à des hallucinations. Ces sensations, 20 % de la population française en aurait déjà fait l’expérience, en particulier lors de l'adolescence. C’est ce qui s’appelle communément la paralysie du sommeil.

Ce trouble survient le plus souvent au moment du réveil matinal ou à la fin d’une sieste, lors de l’état intermédiaire entre l’éveil et le sommeil. Le dormeur, qui se trouve le plus fréquemment sur le dos, ouvre les yeux et se trouve dans l’incapacité de remuer ses membres, de parler ou de crier. Et dans les deux tiers des cas, précise le Centre d’information, de recherche et de consultation sur les expériences exceptionnelles (CIRCEE), cet état est accompagné d’hallucinations visuelles ou tactiles et, parfois, d’une intense sensation d’épouvante. Le phénomène peut se prolonger de quelques secondes à plusieurs minutes.

Comment ça marche ?

Lors du sommeil paradoxal, phase où surviennent les rêves, le corps est naturellement paralysé grâce à un neurotransmetteur : la glycine. Celle-ci nous empêche d'effectuer les mouvements visualisés pendant les rêves et se dissipe en temps normal avant le réveil. Mais dans de rares cas, elle continue d'annihiler les fonctions motrices du corps lorsque la personne sort du sommeil. Elle est donc paralysée. Seuls les muscles oculaires, auditifs et les muscles vitaux (cardiaques, respiratoires, etc.) sont encore en action. 

Confronté à cette situation, le cerveau, encore dans un état de demi-sommeil, interprète la situation en rêvant à moitié. Les victimes de paralysie du sommeil peuvent alors éprouver la sensation d’une présence ou d’une entité. Celle-ci, parfois inquiétante ou agressive, peut se situer hors du champ de vision, dans la pièce ou sur le lit. "Partout dans le monde, en Occident comme en Orient, ce phénomène a donné naissance à diverses représentations : Old Hag (la vieille sorcière) en Amérique du Nord ; incubes et succubes en Europe ; le Broyeur d’os dans les pays baltes, etc.", développe le CIRCEE.

La fatigue ou une mauvaise hygiène de sommeil, le stress, l’anxiété ou un changement soudain dans les habitudes quotidiennes peuvent déclencher une paralysie du sommeil. Dans certains cas cependant, elle peut être un symptôme de narcolepsie, un rare trouble du sommeil qui cause l'endormissement du malade à n'importe quel moment de la journée.

VIDÉO - 7 conseils pour vous aider à retrouver le sommeilSource : Sujet JT LCI

Comment s'en départir ?

Pour l'heure, aucun traitement ne permet de se débarrasser de ces paralysies du sommeil. Il s'agit surtout de veiller à avoir une bonne hygiène du sommeil et tenter de se relaxer le plus possible en période de stress. "La plupart du temps, le seul fait d’expliquer le mécanisme de la paralysie du sommeil aux personnes qui en souffrent fait non seulement disparaître la peur, mais aussi les hallucinations associées", précise le CIRCEE.

D'autre part, en mettant de côté ces sensations désagréables, la paralysie du sommeil ne représente pas véritablement de danger. En cas de crises répétées, il est cependant recommandé de consulter un professionnel pour déterminer si ce trouble n'est pas l'expression d'une pathologie.


Charlotte ANGLADE

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