COMPARAISON - Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, le dispositif "100% santé" permet depuis le 1er janvier de bénéficier d’un reste-à-charge réduit pour les soins dentaires, optiques et auditifs. Au niveau de l'audition, les prothèses proposées dans ce cadre "ont démontré une qualité équivalente aux modèles les plus chers", affirme l’UFC-Que Choisir ce jeudi.
Le dispositif "100% santé" est entré en vigueur le 1er janvier dernier et doit, à partir de l’année prochaine, proposer un reste-à-charge zéro pour les soins dentaires, optiques et auditifs. En attendant, il permet déjà de s’équiper notamment de prothèses auditives avec un reste-à-charge de 750 euros maximum (contre environ 1.400 euros sans). Mais que valent vraiment ces prothèses, à choisir parmi une gamme imposée et restreinte ? Pour le savoir, l’UFC-Que choisir, l’association de défense des consommateurs, a publié ce jeudi les résultats d’un test inédit mené en laboratoire, "pour s’assurer que cette baisse du reste-à-charge ne se fait pas au détriment de la qualité". Et ils sont encourageants.
Selon l’UFC, "les audio-prothèses '100% santé' se sont en effet révélées d’une efficacité équivalente à celle des modèles plus chers en fonctionnement automatiques". "Si des différences de qualité notables existent entre appareils, elles ne sont pas liées à leur prix", indique l’association. "Les modèles se distinguent en revanche par leurs options (rechargeables ou à piles, Bluetooth, précision des réglages...), plus nombreuses et évoluées sur les modèles haut de gamme. Si ces options peuvent présenter un intérêt pour les malentendants, leur absence ne remet pas en cause la qualité des prothèses '100% santé'."
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Les audioprothésistes ne doivent pas "injustement dénigrer" le dispositif
Cependant, l’UFC-Que Choisir incite les pouvoirs publics à la vigilance, en insistant sur "le rôle central des audioprothésistes dans la réussite de la réforme", promesse emblématique d’Emmanuel Macron en 2017. "Compte tenu de leur rôle prescripteur majeur sur un marché aussi complexe que l’audiologie, les audioprothésistes doivent présenter de manière objective les appareils à prix plafonnés, sans quoi les usagers s’en détourneront", prévient l’association dans sa publication.
"À ce titre, l’obligation qui leur est faite de proposer systématiquement sur leur devis une offre 100% santé en parallèle d’un appareil classique est salutaire, mais devra être appliquée", note l’UFC. L'association de consommateurs précise aussi qu'en raison du "manque d’indépendance d’une partie des audioprothésistes vis-à-vis des fabricants", les pouvoirs publics doivent procéder à "des contrôles pour s’assurer que le devoir de conseil et de loyauté des professionnels vis-à-vis de leurs patients prévaut" et que "ces produits à prix plafonnés" ne soient pas "injustement dénigrés".