AVANCÉE - Présenté lors de la 10e conférence internationale sur le sida à Mexico, le dispositif suscite l'espoir au sein de la communauté scientifique. Des chercheurs ont annoncé avoir testé avec succès un implant sub-cutané capable de délivrer efficacement un traitement préventif, ou prophylaxie pré-exposition (PrEP), contre le VIH pendant "au moins un an".
Le dispositif pourrait changer la donne dans la prévention du VIH. Lors de la 10e conférence internationale sur le Sida (IAS 2019), qui se tient à Mexico du 21 au 24 juillet, des chercheurs ont présenté une découverte prometteuse : un implant, sous forme de bâtonnet, qui permettrait de se protéger du VIH pendant "au moins un an".
Testé sur seize patients sains pendant douze semaines par le laboratoire américain Merck & Co., l'invention a donné des résultats encourageants.
Des effets secondaires rares et peu importants
Les implants, élaborés par les chercheurs, contiennent une molécule appelée MK-8591, récemment mise au point par le laboratoire Merck. Elle fait partie d'une famille d'antirétroviraux capable d'inhiber l'activité de l'enzyme responsable du clonage du virus dans de nouvelles cellules.
De la taille d'une allumette, les bâtonnets ont été implantés sous la peau du bras des participants, à l’image des implants contraceptifs. Ils ont alors diffusé quotidiennement et progressivement le traitement préventif dans leur corps. Des examens effectués sur les volontaires ont démontré que le médicament avaient été délivré efficacement sur toute la période, et qu'il avait également été bien toléré par les participants à l’étude. Seuls quelques hématomes, rougeurs, démangeaisons, douleurs ou encore indurations ont été rapportés par le laboratoire.
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Un traitement "10 fois plus puissant" que les autres médicaments
Selon le médecin en chef des labatoires Merck interviewé par le New York Times, Roy D. Baynes, il serait effectivement dix fois plus puissant que les autres médicaments prévenant du VIH. Il suffit donc de petites quantités pour qu'il soit efficace, ce qui réduit le risque d'effets secondaires. Contrairement à d'autres médicaments, le MK-8591 est absorbé par les tissus génitaux et anaux, point de départ de la plupart des infections. S'attaquant à une étape différente du processus d’infection, le médicament ne semble pas donner lieu à une résistance croisée avec d'autres médicaments contre le VIH. Ces points positifs encouragent désormais les chercheurs à mener d'autres études de plus large ampleur.
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"Un implant offre un autre choix à ceux qui pourraient à l’avenir se voir aussi proposer des pilules et des injections", se réjouit dans un communiqué Anton Pozniak, président de l'International AIDS Society et président de la chaire scientifique internationale IAS 2019. "Cela pourrait également offrir une solution prometteuse à ceux qui rencontrent des difficultés pour adhérer à un régime quotidien de PrEP".
Lors de l'ouverture de l'IAS 2019 le 21 juillet, toutes les autorités sanitaires mondiales se sont en tout cas accordées sur le caractère indispensable de la PrEP, qui protège quasiment à 100% d'une contamination par le VIH.