Vous ne croyez pas au coup de foudre ? Voici comment la science l'explique

Publié le 23 janvier 2019 à 18h17
Vous ne croyez pas au coup de foudre ? Voici comment la science l'explique
Source : iStock

CRUSH - Le coup de foudre, uniquement psychologique ? Pas si sûr. Depuis plusieurs décennies, la science s'applique à comprendre ce phénomène amoureux. Un cocktail chimique étonnant.

Un Français sur deux a déjà eu un coup de foudre amoureux, affirment les sondages. Certains vous diront que c’est un phénomène inexplicable, impalpable, magique. La science, pourtant, a un tout autre avis. Au fil des ans, de nombreuses études ont été menées pour essayer de comprendre un peu plus cet état de transe amoureuse. Et il serait dû à un véritable cocktail chimique.

Du sentiment de bien-être et d'excitation aux papillons dans l'estomac, en passant par les battements insistants du cœur, tout serait en fait lié au cerveau et aux signaux visuels, olfactifs et auditifs que le corps lui envoie. LCI vous propose un condensé de ces mécanismes observés par les chercheurs. 

Des interactions entre le centre du raisonnement et celui du plaisir

S'appuyant sur de précédentes études ayant prouvé  la présence d’ocytocine, hormone de l’amour, et de dopamine dans le cerveau des campagnols des prairies, des neuroscientifiques américains ont étudié en 2017 les effets du coup de foudre chez ces rongeurs monogames en mesurant l’activité électrique de leur cerveau. "En tant qu’humains, nous connaissons les sentiments ressentis lorsque l’on voit des images de notre compagnon, mais, jusqu’à maintenant, nous ne savions pas comment le système de récompense du cerveau fonctionnait pour provoquer ces sentiments et pour, chez les campagnols, former des couples", explique dans l’étude l'une de ses co-auteurs, Elizabeth Amadei.

Lors des interactions amoureuses des campagnols, les chercheurs ont remarqué que la communication entre le cortex préfrontal, impliqué dans le raisonnement et la prise de décision, et le noyau accumbens, l’un des centres du plaisir de la récompense, s'intensifiait.

Des molécules chimiques relâchées par le cerveau comparables à celles produites par la cocaïne

En tout, selon les scientifiques, douze zones du cerveau, impliquées dans la récompense, la motivation ou encore l'émotion s’activent quasi-simultanément pour relâcher de la dopamine, de l’ocytocine, de l’adrénaline ou encore de la vasopressine. Des molécules chimiques euphorisantes qui peuvent s’assimiler à celles produites par la prise de cocaïne. De quoi mieux comprendre l'état dans lequel le corps est plongé lors d'un coup de foudre !

Quant au cœur qui bondit et aux papillons dans l’estomac, ils seraient, selon un professeur en neurologie à l’université américaine de Syracuse, intrinsèquement liés à l’activité du cerveau. "Je dirais que le cerveau est tout aussi lié que le cœur au coup de foudre, puisque le concept complexe de l’amour est fabriqué à la fois par un processus ascendant mais aussi descendant du cerveau au cœur, et vice-versa. Par exemple, l’activation de certaines parties du cerveau peut stimuler le cœur et les petits papillons que l’on ressent dans l’estomac. Certains symptômes que nous ressentons parfois comme une manifestation du cœur pourraient parfois venir du cerveau", développe Stephanie Ortigue auprès de Science Daily.

Un mécanisme enclenché en un cinquième de seconde

Pour déclencher ce circuit, les signaux visuels, olfactifs et auditifs sont importants. L'étude des chercheurs américains sur les campagnols des prairies prouve d'ailleurs que la communication entre le cortex préfrontal et le noyau accumbens est démultipliée lors d'un contact entre deux rongeurs (et plus encore lors du premier accouplement). "C’est un accord dans le cerveau entre toutes les informations sensorielles qu’on reçoit de l’autre et une sorte de check-list qui est en place dans le cerveau, qui dicte les paramètres du partenaire idéal pour notre survie et celle de l’enfant que l'on va avoir ensemble, explique à Brut la neurobiologiste Lucy Vincent. Et quand tout concorde, le cerveau envoie un message fulgurant pour dire : ‘Allez-y !’"

D’après une étude publiée dans le Journal of Sexual Medicine en 2010, tout se jouerait en un cinquième de seconde. Le coup de foudre porte donc bien son nom.


La rédaction de TF1info

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