ASTUCE - Selon une récente étude hongroise parue dans la revue Royal Society Open Science, se peindre des rayures sur le corps permettrait de repousser les taons. Une alternative plutôt stylée à la citronnelle.
Arrêtez les sprays répulsifs, la science a trouvé mieux. En 2014, une équipe de chercheurs de l’Université de Californie prouvait que les rayures dont sont parés les zèbres leur permettent d’éviter les piqûres de mouches tsé-tsé, moustiques, taons et autre insectes suceurs de sang.
Partant de ce constat, Gabor Horvath, chercheur à l’université Eotvos Lorand de Budapest, s’est demandé si les bandes blanches dont se recouvrent, à certaines occasions, des communautés de Nouvelle-Guinée, de Papouasie, d’Afrique ou d’Australie pouvaient avoir un effet similaire.
Les rayures, un répulsif de choc
Pour le savoir, lui et son équipe se sont procurés trois mannequins humains en plastique. L’un beige, l’autre brun foncé et le dernier brun foncé avec des rayures blanches. Recouverts d'une fine couche de glu inodore et transparente, ils ont été exposés aux taons. Gabor Horvath précise à l’AFP que l’exposition d’hommes aux piqûres était inutile pour l’expérience, car "quand des taons choisissent leurs proies, les repères visuels sont les plus importants". Tous les deux jours, les insectes collés sur les mannequins ont été récoltés par les scientifiques. Au terme de l’étude, publiée dans la revue Royal Society Open Science, le modèle brun avait attiré dix fois plus de taons que le rayé. Le mannequin beige s’était lui révélé deux fois plus attirant que le rayé.
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D'autres motifs également efficaces
Selon les chercheurs, cet effet répulsif peut fonctionner avec toutes sortes de motifs et ne se limite pas aux bandes blanches. Ceux-ci diminueraient la polarisation de la lumière réfléchie par le corps humain, qui semble du coup moins "appétissant" pour les taons. De ce fait, plus le motif est fin et répétitif, plus il est efficace.
Si Gabor Horvath est conscient que les populations adeptes du "body painting" ne le pratiquait pas pour se protéger des piqûres, mais plutôt pour des raisons sociales et culturelles, il s'agit selon lui bien d'"un exemple d'évolution comportementale et d'adaptation à l'environnement". Car ces peintures pourraient réduire l’irritation causée par la piqûre, mais aussi la transmission de maladies et d'agents pathogènes par ces insectes suceurs de sang.