3 bonnes raisons de prendre rendez-vous avec "Médecin de campagne"

Publié le 22 mars 2016 à 16h00
3 bonnes raisons de prendre rendez-vous avec "Médecin de campagne"

DECRYPTAGE- Après avoir croqué la vie d’un interne dans "Hippocrate", Thomas Lilti brosse le portrait d’un généraliste en zone rurale dans "Médecin de Campagne", comédie dramatique sociale aussi émouvante que pertinente. Anatomie d’une belle et grande réussite avec son réalisateur.

► L’hommage à des héros de l’ombre
Médecin de campagne, c’est avant tout le portrait d’un homme qui, après avoir sacrifié sa vie à son métier, tombera malade, devra apprendre à lâcher du lest et à déléguer à une consœur dont il acceptera l’aide à contrecœur : "Le docteur Werner ne vit que pour sa mission. Il exerce une médecine de proximité qui ne nécessite peut-être pas les compétences scientifiques les plus élevées mais qui requiert de grandes qualités humaines : l’écoute, l’empathie, le don de soi... Il est tout à la fois : un assistant social, un soignant et un ami." En somme, un héros du quotidien humble et dévoué dont le courage et l’abnégation, dépeints ici avec justesse et simplicité,  touchent en plein cœur.  

► Une fiction sociale réaliste
S’il ne pratique plus depuis le tournage de Hippocrate, Thomas Lilti était docteur avant d’être cinéaste et effectua par le passé des remplacements en zone rurale. "J’avais envie de faire un film qui rende hommage à cette médecine que j’ai aimé apprendre et pratiquer. Après l’hôpital dans Hippocrate, je voulais parler de ces  "petits médecins" qui ont un rôle essentiel :  ils donnent accès aux soins à une population qu’ils sortent de l’isolement et pour laquelle ils créent un lien social. C’est un trésor qu’il faut absolument préserver." Et ce, malgré les problèmes de désertification des campagnes et de carences en personnel médical qu’aborde le film qui, outre ses qualités romanesques, reste très intelligemment ancré dans le réel.

► L’évidence d’un duo
"Pour le Docteur Werner, je voulais un acteur qui dégage quelque chose de positif, quelqu’un que les gens aiment. J’ai trouvé l’humanité, la générosité, la pugnacité et la révolte que je cherchais chez François Cluzet." Lequel s’impose naturellement, tout en douceur et en ténacité, en docteur du corps et du cœur face à une Marianne Denicourt, parfaite d’intégrité en toubib débutante luttant pour trouver sa place. "Le moteur de Nathalie n’est pas sentimental. Elle est l’alter ego de Werner : un professionnel très investi mais un cœur solitaire. J’étais très heureux d’imaginer ce rôle pour Marianne après Hippocrate mais c’était un challenge : j’avais peu écrit pour les femmes." Après avoir brillamment relevé ce défi, le cinéaste se mettra de nouveau à l’épreuve : il sera le showrunner et l’auteur d’une série hospitalière pour Canal+.  
  

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La rédaction de TF1info

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