Mais comment fait-on pour filmer les merveilles sous-marines de "Blue" ?

Publié le 28 mars 2018 à 11h20, mis à jour le 28 mars 2018 à 11h25

Source : JT 20h WE

COULISSES – En salles ce mercredi, le documentaire "Blue" offre aux spectateurs une plongée inédite dans les fonds marins, doublée d’un message essentiel sur la défense de l’environnement. Des images sublimes, qui nécessitent un incroyable travail de patience et de précision. On vous explique.

Besoin d’une séquence sous-marine dans votre prochain film ? De "Thalassa" au récent remake de "Point Break", de la pub Saint-Laurent avec Kate Moss en passant par l’escapade sur le Côte d’Azur de Christian et Anastasia dans le dernier volet de "50 Nuances de Grey", le chef opérateur français Denis Lagrange est l’homme de la situation. Les réalisateurs Alastair Fothergill et Keith Scholey ont fait appel à lui pour obtenir certains des plans les plus spectaculaires – et poétiques –de "Blue", le documentaire de DisneyNature, en salles ce mercredi.   

"L’idée, c’est d’être au plus proche du sujet", explique à LCI celui qui passe une bonne partie de son temps, en Polynésie qu’il surnomme son "terrain de jeu". "Entre la caméra et ce qu’on filme, il y a une masse de matière – de l’eau, des particules – si vous êtes trop loin, il va y avoir une perte de piqué dans l’image. Mais le plus important, c’est d’avoir du temps. Le temps nous permet de faire ces rencontres, de s’approcher au plus près des animaux sans les stresser. Et de devenir presque transparent." A l’écran, c’est en effet cette proximité entre l’homme et l’animal qui fascine. Et qui produit les plus beaux effets.

"Il y a un plan dans le film où on voit l’œil de la baleine", raconte Denis Lagrange. "A l’écran, ce ne sont que quelques secondes. Dans la réalité, il dure plusieurs minutes. On est parti un matin en bateau avec l’équipe, et au large on a vu le souffle de la baleine. Bien vite on s’est aperçu que c’était une mère et son baleineau. On a commencé à les suivre, sans les harceler. Pas la peine de plonger à ce moment-là, elles vont trop vite ! J’ai attendu près de 2 heures pour me mettre à l’eau, le temps qu'elles se fixent. Sans faire de bulle parce que c’est un signe d’agression chez les baleines." 

Pour réussir ces prouesses, Denis Lagrange dispose d’un équipement pour le moins sophistiqué. "On utilise des appareils utilisés dans l’armée il y a une quinzaine d’années", révèle-t-il. "C’est comme un sac plastique, dans lequel on injecte un produit chimique qui fixe le CO2 qu’on expire, et réinjecte une quantité d’oxygène pour une durée qu’on a déterminée à l’avance." De quoi donner des idées aux plongeurs du dimanche ? "En Polynésie je vois toujours les gens descendre avec une Go-Pro pour tourner des images qu’ils ne regarderont plus jamais. Si j’ai un conseil, c’est qu'ils profitent de ces merveilles de leurs propres yeux. Et qu'ils aillent ensuite voir "Blue" au cinéma !"

>> "Blue", de Alastair Fothergill et Keith Scholey. Durée : 1h18. En salles ce mercredi.


Jérôme VERMELIN

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