Festival d’Annecy: qui est le premier réalisateur européen à avoir conquis Miyazaki et son studio Ghibli ?

Publié le 17 juin 2016 à 14h29
Festival d’Annecy: qui est le premier réalisateur européen à avoir conquis Miyazaki et son studio Ghibli ?

RENCONTRE– Après cinq courts-métrages animés, le réalisateur néerlandais Michaël Dudok de Wit signe un sublime premier long naturaliste, "La tortue rouge". Un projet né sous l’impulsion du studio Ghibli, référence japonaise du genre qui l’a choisi comme premier réalisateur étranger à pouvoir travailler avec eux.

En mai dernier, La Tortue rouge est repartie du Festival de Cannes avec un prix spécial dans la sélection Un Certain Regard. Aujourd’hui, c’est Annecy, temple de l’animation, que ce conte séduit à grand renfort de poésie. Michaël Dudok de Wit y filme la vie d’un naufragé qui, suite à un cadeau d'une divinité aquatique, trouvera l’amour avec une femme sur son île déserte, lui donnera un enfant et vivra en communion avec l’environnement. "Depuis que j’ai découvert Robinson Crusoé dans une série télé allemande puis dans le roman quand j’étais gamin, je suis fasciné par l’idée de l’homme face à la nature et la solitude. Le passage du temps, la transmission à travers les générations, la perspective éphémère de la vie me bouleversent", nous explique le cinéaste qui a choisi Pascale Ferran, la réalisatrice de Lady Chatterley et Bird people pour cosigner le scénario avec lui. "Nous avons en commun ce goût de la métamorphose : elle part d’une histoire réaliste pour virer dans le conte de fées."

Quand Ghibli entre dans l'équation

Des affinités qu’il partage aussi avec le studio Ghibli (Princesse Mononoké, Chihiro, Ponyo...), coproducteur de son film. "J’avais brièvement remporté Takahata et Miyazaki en festival et dans leur studio que j’avais visité. Et un jour, j’ai reçu un mail : Takahata (le réalisateur du "Tombeau des lucioles", ndlr) avait assisté à une projection de mes courts en Corée et était tombé amoureux de Père et fille qu’il trouvait très japonais. Il me proposait de produire un long-métrage. C’était trop beau pour être vrai : je savais qu’aucun étranger n’avait encore collaboré avec eux. Et moi, je n’avais jamais fait de film de cette ampleur."

Michaël se mettra alors au travail pour donner naissance à un scénario personnel mais aussi susceptible de plaire au studio. "Je n’ai pas eu à me forcer car nous avions d’emblée des atomes crochus : une sensibilité pour la nature et un amour de la poésie. Ils m’ont laissé une liberté totale et ont même insisté pour que le film, coproduit par Wildbunch, soit réalisé en France, pays où l’on respecte beaucoup les auteurs."

Pourtant, si la fabrication s’est déroulée dans l’hexagone, la filiation avec le studio japonais saute aux yeux dans le fond, onirique, animiste et écologique, comme dans la forme, faite d’aquarelle et de fusain. C'est d'ailleurs sous l’égide de son partenaire tokyoïte que La tortue rouge sortira dans les salles nippones en septembre. "C’est un honneur unique et je réalise à quel point j’ai de la chance", nous confie ce réalisateur de génie. Son film est en effet une petite merveille que le public français pourra découvrir au cinéma dès le 29 juin.

 A LIRE AUSSI
>>
Notre critique de La Tortue Rouge
>>
Le Monde de Dory : pas de personnage transgenre malgré les rumeurs
>>
Bientôt Shaun le mouton 2
 


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info