Festival des Arcs : critiques express de "The Duke of Burgundy", "Le labyrinthe du silence" et "Marshland"

par Jennifer LESIEUR
Publié le 17 décembre 2014 à 17h53
Festival des Arcs : critiques express de "The Duke of Burgundy", "Le labyrinthe du silence" et "Marshland"

COMPETITION – Où l'on croise l'actrice de "Borgen" dans un jeu de séduction malsain, un jeune procureur allemand qui veut lever l'impunité des SS, et deux flics espagnols qui rappellent fortement "True Detective".

A mi-chemin de la compétition, difficile de sortir un film du lot. S'il n'y a pas vraiment de mauvaises œuvres dans la sélection du 6e Festival de cinéma des Arcs, on n'en a pas encore vu d'exceptionnelles non plus. Reste l'éclectisme des sujets, la variété des regards, l'indéniable dynamisme du cinéma européen comme en témoigne ces trois films en compétition.

The Duke of Burgundy de Peter Strickland (Grande-Bretagne)
Juste avant la projection, la comédienne Chiara d'Anna a prévenu le public qu'il ne devait pas s'empêcher de rire devant certaines scènes à venir. Un avertissement bienvenu devant ce film qui a l'air d'avoir été tourné en Italie dans les années 70, et qui en reprend les codes sans complexe. Pasolini aurait aimé cette relation dominante-dominée entre deux entomologistes, Cynthia (Sidse Babett Knudsen, impériale comme toujours) et Evelyn (Chiara d'Anna). Masochisme, érotisme, esthétisme nimbent ce film rétro d'un curieux parfum sucré, dont le plus frappant reste les plans somptueux sur les papillons de Cynthia.

Le labyrinthe du silence de Giulio Ricciarelli (Allemagne)
En 1958, un jeune et ambitieux procureur de Francfort se lasse des infractions routières qui constituent son quotidien. Un journaliste furieux l'informe qu'un SS enseigne tranquillement dans un collège. C'est le début d'une longue route vers la mission que le procureur s'assigne à lui-même : lever l'impunité des nazis et révéler les horreurs d'Auschwitz à une Allemagne convalescente. Un sujet passionnant, peu traité dans l'abondance des films sur la Seconde guerre mondiale, hélas gâché par une mise en scène noyée de violons et qui n'épargne aucun cliché.

Marshland d'Alberto Rodriguez (Espagne)
Un village d'Andalousie en 1980, dans l'Espagne post-franquiste. Des adolescentes sont retrouvées sauvagement assassinées. Deux enquêteurs arrivent sur place interroger des villageois murés dans leur silence et leurs secrets. Impossible de ne pas penser à True Detective dans ce polar efficace : la personnalité borderline des policiers, les paysages proches des bayous, la mise en scène nerveuse, les beaux plans aériens qui accompagnent l'enquête... Classique dans la forme, peu conventionnel dans le fond.


Jennifer LESIEUR

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