Festival des Arcs : loin de "Game of Thrones", Nikolaj Coster-Waldau tire des larmes

par Jennifer LESIEUR
Publié le 15 décembre 2014 à 10h15
Festival des Arcs : loin de "Game of Thrones", Nikolaj Coster-Waldau tire des larmes

SELECTION – Cette année, la compétition du Festival du film européen des Arcs donne la part belle aux films noirs. Flics torturés et paternité compliquée sont les ingrédients principaux de deux films, "Waste Land" de Pieter Van Hess (Belgique) et "A second chance" de Susanne Bier (Danemark).

Au cinéma comme en littérature, les polars se ressemblent un peu. Un meurtre, une enquête menée par un policier dépressif et alcoolique qui a des problèmes familiaux, la résolution de l'énigme – ou pas. Dans Waste Land, du Belge Pieter Van Hess, Bruxelles a des airs de fin du monde. Enfer mafieux où un jeune Congolais est retrouvé assassiné, enfermé dans un sac plastique jeté dans l'eau, apparemment victime d'un rituel de sorcier.

Jérémie Renier incarne Leo, le flic torturé comme il se doit, qui se laisse glisser sur la mauvaise pente alors que sa femme est enceinte. A partir de là, le scénario accuse sa faiblesse en partant dans tous les sens, nimbé de couleurs brunes et orangées, comme passées à travers un filtre glauque. Ce beau jeu de lumière est plus efficace que la mise en scène hachée où se succèdent bruyamment sorcellerie, auto-mutilation, pulsions sexuelles et cocaïnomanes.

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En termes de surenchère, la réalisatrice danoise Susanne Bier n'y va pas de main morte dans son nouveau film, A second chance. En haut de l'affiche, Nikolaj Coster-Waldau, qui reste un acteur danois quand il n'est pas Jaime Lannister dans Game of Thrones . Lui aussi joue un flic, jeune papa, heureux et amoureux de sa blonde épouse dans leur jolie maison. Evitons tout spoiler et disons simplement qu'un drame intime va se nouer, qu'un échange illégal sera fait, et que des tonnes de larmes seront versées.

Car le drame initial ne serait rien si d'autres ne venaient s'y superposer, couche par couche, jusqu'à un mille-feuilles tire-larmes qui pèse un peu sur l'estomac. Plus grave, le début de chaque scène fait déjà deviner ce qui va se produire, et cette prévisibilité enlève tout effet de surprise. Coster-Waldau s'en tire honorablement, en constituant à lui seul l'argument commercial de ce mélo sans finesse.


Jennifer LESIEUR

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