"Hard Day", la nouvelle promesse du polar coréen

Mehdi Omaïs
Publié le 7 janvier 2015 à 10h47
"Hard Day", la nouvelle promesse du polar coréen

CRITIQUE - Après avoir séduit la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, le polar cinglant "Hard Day" débarque en salles mercredi 7 janvier. L’occasion de plonger dans le quotidien cauchemardesque d’un commissaire de police sous tension. Et d’y entrevoir l’empreinte d’un cinéaste très prometteur.

Vous avez passé une journée merdique ? Rassurez-vous… Elle ne peut pas être pire que celle du commissaire Ko Gun-su dans Hard Day, premier long métrage du cinéaste sud-coréen Kim Seong-hu. En route pour les funérailles de sa maman, ce héros malheureux renverse par accident un homme. Déjà pointé du doigt pour une affaire de corruption et asphyxié par la peur, il finit par fourrer le corps du défunt dans le cercueil de… sa propre mère. A partir de là, les tracasseries vont s’enchaîner à vitesse grand V, surtout quand son partenaire est dépêché pour mener l’enquête. 

Une ambiance proche des frères Coen

Présenté en mai dernier à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, Hard Day mélange les genres avec une énergie euphorisante. Sans surprise, son auteur avoue volontiers avoir puisé son inspiration chez les frères Coen, surtout dans la première partie du film. Laquelle privilégie en effet un humour noir et offre (à la pelle) de délicieux moments burlesques. Dans la seconde moitié, le ton change radicalement - même si le rire est intact -, catapultant le spectateur dans le terrain du polar pur et dur. S’il ne surpasse pas les maîtres vers lesquels il lorgne, Bong Joon-ho ou Na Hong-jin en tête, Kim Seong-hu a bel et bien digéré tous les codes d’un genre ultra-balisé.

Roboratif et rafraîchissant 

Bien qu’il ne soit pas d’une folle originalité, ce projet séduit par son extrême générosité. Qualité que l’on retrouve notamment dans le cinéma d’un certain Quentin Tarantino, dont le spectre artistique parcourt la pellicule pour qui saura le discerner. Ici, le soin apporté au cadre et la volonté d’offrir un produit visuellement léché sont criants. Palpitant, efficace et saignant (surtout lors d’une dernière séquence paroxysmique), le résultat final prend la forme d’une belle promesse. Celle de l’émergence d’un énième réalisateur qui ne devrait pas tarder à basculer du statut d’excellent faiseur et à celui de génial auteur. Décidément, la Corée du Sud n’en finit plus de produire des talents à la chaîne. 


Mehdi Omaïs

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