"Human", quand Yann Arthus-Bertrand fait parler l'humanité

Mehdi Omaïs
Publié le 29 septembre 2015 à 22h34
"Human", quand Yann Arthus-Bertrand fait parler l'humanité

TEMOIGNAGE - Diffusé ce mardi soir sur France 2, le documentaire "Human" de Yann Arthus-Bertrand est une épopée, à la fois touchante et redondante, qui coiffe tous les visages de l’humanité.

Voilà maintenant 40 années que Yann Arthus-Bertrand sillonne notre planète pour en immortaliser les moindres souffles, éveils, beautés et travers. Human, son nouveau documentaire, est diffusé dans un format réduit ce 29 septembre sur France 2, cristallise en quelque sorte toutes les ambitions de son créateur. Celles de témoigner, de toucher, de transmettre un message. Pour accoucher d’une telle oeuvre, l’intéressé a mobilisé, sur deux longues années, une grande équipe : 16 journalistes, 20 chefs-opérateurs, 5 monteuses et 12 personnes à la production.

Au total, le réalisateur de Home, encore plus connu pour son best-seller La Terre vue du ciel, a collecté pas moins de 2500 heures de rushes, incluant 2000 interviews réalisées dans 72 pays. Construit autour d’un chapitrage rassemblant des thèmes comme la foi, la mort ou la sexualité, Human se décline en une successions de témoignages - visages impeccablement mis en valeur - entrecoupés d’impressionnantes images de la planète. L’idée étant de faire correspondre le langage des humains à celui de Dame Nature, et de les faire interagir de manière mystico-cosmogonique. En photographe émérite, Arthus-Bertrand apporte un soin indubitable au cadre et aux choix des interventions.   

Effet de zapping 

Le bât blesse hélas dans le caractère répétitif de la démarche, qui s’étale sur plus de 3 heures. Malgré ses louables intentions, Human ressemble en effet à une sorte de galetas aimantant tous azimuts les sujets qui trustent les informations actuelles : la guerre, les génocides, le couple, la famille, l’homosexualité, la religion, l’économie, le capitalisme et tutti quanti. Au lieu d’inciter à la méditation, comme Ron Fricke l’a si bien fait avec Baraka et Samsara, Human crée une sorte d’embouteillage dans lequel un récit en chasse un autre, puis un autre, acculant le spectateur et lui faisant (trop souvent) la leçon. Tour à tour émouvant, irritant, drôle, ennuyeux… cette épopée n’en demeure pas moins utile à l’heure où l’humanité ne cesse de prendre l’eau.

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Mehdi Omaïs

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