"I Frankenstein" : un nanar grossièrement haché

Mehdi Omaïs
Publié le 28 janvier 2014 à 14h05
"I Frankenstein" : un nanar grossièrement haché

MAUVAISE CUISINE - Mercredi sort en salles "I Frankenstein", un produit SF peu digeste inspiré d'un comic book. Alors qu'il fait un bide Outre Atlantique, Metronews vous offre sur un plateau la recette de ce nanar d'envergure.

1. Privilégier les produits en putréfaction
Inutile de vous rendre au marché de Rungis et d'acheter du frais... La recette du jour, intitulée Frankenstein façon foutage de gueule, est bâtie sur un principe simple. Lequel consiste à vider le contenu de votre frigo de tous les aliments moisis et les assortir à un bon morceau de viande. Ici, cette pièce du boucher prend l'apparence du monstre créé par Mary Shelley. Un ingrédient prisé et goûteux que d'autres cinéastes ont déjà cuisiné avec respect. "Goumang, fondang, croquang", comme dirait l'autre.

2. Faire cuire le monstre à feu vif
Le secret du chef Stuart Bettie, remarqué pour avoir saupoudré de sa touche les trames de 30 jours de nuit ou G.I. Joe : le réveil du Cobra , est de cramer son Frankenstein. Veillant à ce que la peau du produit noircisse sous une horde d'effets spéciaux pseudo ténébreux, le cuisinier sort la pièce centrale de son plat à condition qu'il n'y ait plus de moelleux. Seulement une semelle à vous envoyer chez le dentiste derechef.

3. Incorporer un légume oublié
Une fois que le résultat est bien compromis, il convient de l'embellir, tant bien que mal, avec quelque chose de plus rare... Un topinambour par exemple. Ici, c'est Aaron Eckhart qui a été appelé à la rescousse pour apporter une certaine douceur à la platée. L'acteur, déjà défiguré dans The Dark Knight sous les traits de Harvey Dent, alias Double-Face, peine à remplir sa mission. Dénué de consistance, de charisme et d'épaisseur, il apporte un zeste rance à votre recette.

4. Mixer ses références
Gardez votre assiette au chaud le temps de composer une sauce qui apporte du liant à l'ensemble. Deux grosses cuillères à café d'Underworld, un filet d' Hansel et Gretel , un espuma de Van Helsing, des personnages secondaires hachés grossièrement, un scénario sous vide, quelques décors gothiques en carton-pâte (sans amandes) et une louche de Buffy... On mélange le tout au fouet et on laisse reposer. Dix minutes plus tard, la mixture est indigeste mais on la sert tout de même. De préférence à côté de la viande.

5. Soigner le dressage pour tromper le client
Une fois que le film est prêt, pensez à le rendre appétissant. Faites la promesse d'un héros torturé et corsé, mettez en avant sur les affiches les gargouilles qui giclent et les créatures volantes (sur fond de ciel rougeoyant)... L'idée étant de composer une sorte de trompe-l'oeil pour faire accepter, comme on peut, la saveur acre du foutage de gueule. Servez chaud, ou froid, ou comme vous voulez après tout... et prévoyez une bassine en cas d'indigestion.


Mehdi Omaïs

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