"Jimmy's hall" : un Ken Loach militant... et dansant

Publié le 2 juillet 2014 à 7h47
"Jimmy's hall" : un Ken Loach militant... et dansant

RENCONTRE - Le réalisateur britannique du "Vent se lève" et de "My name is Joe" adapte l’histoire vraie d’un militant irlandais dans ce qui pourrait être son dernier film.

1932. Jimmy Gralton revient dans son Irlande natale après une décennie d’exil aux Etats-Unis. Très vite, il se met à dos l’Eglise en rouvrant son "hall", une sorte de foyer organisant des bals, des cours de danse et de musique, et des ateliers lecture pour les classes ouvrières et les jeunes du comté. "C’est un récit simple mais très symbolique", confie à metronews Ken Loach qui a fait de cette histoire vraie le sujet de son dernier film. "Elle traite de la difficulté d’être libre et de s’affirmer dans une société d’interdits", insiste-t-il.

Cinéaste militant s’il en est, très préoccupé par le sort de la classe ouvrière, le réalisateur anglais est immédiatement tombé amoureux du personnage, déniché par son ami et scénariste Paul Laverty. "Jimmy ressemble à beaucoup d’activistes que j’ai rencontrés et qui sont rentrés en politique, non via leurs études, mais parce qu’ils y avaient été poussés par leur expérience dans les classes ouvrières", raconte le cinéaste.

Un message universel

"Il avait par ailleurs ce charisme, cette chaleur et cet altruisme qui conduisaient les gens à suivre son combat". Un combat pour le droit à la légèreté et à la vie, ici symbolisé par des séquences de danse sur fond de musique jazzy ou irlandaises. "Il existe encore certains endroits du monde où la religion fait la loi, où il est interdit de danser, de jouer de la musique, comme à l’époque de Jimmy. Mon film a, je l’espère, une portée universelle et humaniste".

Mais pas seulement : intelligent sans être élitiste, touchant sans être mélo, et brillamment incarné par un Barry Ward au charme réservé , Jimmy’s hall tire sa force de sa simplicité et de sa sobriété. De quoi espérer que ce film ne soit pas le dernier de Ken Loach. "J’adore mon métier mais j’ai 78 ans et je n’ai plus l’énergie physique que requiert un tournage. Je dois recharger mes batteries et passer du temps avec les miens dont je ne profite pas assez. Je ne sais pas encore si je retournerais un jour."


La rédaction de TF1info

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