PREVIEW - Qualifiée de "blasphématoire" en Russie, cette drôle de comédie sur la mort de Staline carbure à l'humour noir et propose de rire jaune. Voici de bonnes raisons de voir ce long métrage sur les coulisses de la succession du dictateur, en salles le 4 avril prochain.
La Mort de Staline est le film dont tout le monde parle depuis quelques mois. Dans la nuit du 2 mars 1953, un homme se meurt, anéanti par une terrible attaque. Cet homme, dictateur, tyran, tortionnaire, c'est Joseph Staline. Et si chaque membre de sa garde rapprochée - comme Beria, Khrouchtchev ou encore Malenkov - la joue fine, le poste suprême de Secrétaire Général de l'URSS est à portée de main.
La Mort de Staline est le film dont tout le monde parle depuis quelques mois. Cette adaptation du roman graphique du même nom de Fabien Nury et Thierry Robin, centré sur cette lutte de pouvoir abjecte (et étalée sur deux jours) des anciens subordonnés du dictateur pour lui succéder, rappelle la nécessité de faire des comédies qui font grincer des dents.
Aux commandes, on retrouve Armando Iannucci, scénariste-réalisateur abrasif de la série sarcastique The Thick of It et du film oscarisé In the Loop, qui dissèquent les rouages de la politique britannique, ainsi que de la série américaine multiprimée Veep, satire politique sur une vice-présidente fictive et son équipe. Difficile de faire plus corrosif et appétissant...
Tohu-bohu au pays de Poutine
On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui. Si La Mort de Staline se moque des dirigeants communistes d'alors (Staline bien entendu, mais aussi le maréchal Joukov), elle n'en a pas moins déplu à un certain nombre de responsables politiques et culturels.
Le ministre de la Culture, qui a décidé de retirer la licence au film, a beau assurer "qu’il n’y a pas de censure en Russie, simplement, une limite entre la critique de l’histoire et sa parodie", on se dit quand même qu'une comédie capable d'un tel tohu-bohu vaut la peine d'être vue (et donne envie d'en rire).