Marion Cotillard : "Je ne vois pas comment on peut résister aux Minions"

Publié le 7 juillet 2015 à 11h57

INTERVIEW – Après "Jeux d’enfants", "Les petits mouchoirs" ou "Le dernier vol", Marion Cotillard et Guillaume Canet se retrouvent une nouvelle fois dans "Les Minions". Au menu ? Lâcher prise et amusement ! Les deux comédiens, en couple à la ville, prêtent en effet leurs voix à Scarlett et Herb Overkill, le couple de superméchants du film d’animation de Pierre Coffin et Kyle Balda. Confidences.

Incarner un superméchant constitue une forme de Graal, non ?
GC : Oui… Chercher des choses inédites en soi et s’orienter vers des rôles qu’on n’a pas toujours l’occasion d’interpréter, c’est très intéressant. Le métier de "méchant" n’est pas forcément un truc qu’on expérimente au quotidien (rires). Au-delà du lâcher prise que cet exercice récréatif procure, je trouve qu’il est amusant d’essayer de rendre sympathiques des personnages horribles. Dans Les Minions, les superméchants sont en quelque sorte des superhéros. J’ai pris beaucoup de plaisir à contribuer modestement à cela !

Chez les Overkill, c’est la femme qui porte la ceinture…
MC : Oui… On peut être forte tout en gardant sa sensibilité féminine. J’admire les femmes qui parviennent à trouver leur pouvoir. Certes, mon personnage est très cruel… (Réflexion) Je crois que la méchanceté se construit sur des frustrations, des peurs liées à l’enfance, sur la façon dont on a été abandonnés ou mal regardés… Quand on n’a pas les clés pour dépasser ces fêlures-là, il arrive de construire un monstre. Comme Scarlett Overkill…

Êtes-vous fans des Minions ?
MC : Bien sûr. Ils réveillent notre part d’enfant. Ils sont le résultat d’un mélange d’humour, d’inventivité, de créativité, de gentillesse, de dévotion teintée d’intelligence et aussi de complexité… C’est marrant qu’ils soient profondément gentils et qu’ils veuillent systématiquement bosser pour des méchants. Et il y a bien sûr leur langage, cette espèce de charabia international tellement bien trouvé… Je ne vois pas comment on peut leur résister.

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Ce n’est pas la première fois que vous vous prêtez à l’exercice de doublage. Aimez-vous vos voix ?
MC : Comme tout le monde, quand j’entends ma voix, ça me hérisse le poil. Personne n’aime ça. Heureusement, celle de Scarlett Overkill n’est pas la mienne… (sourire)
Guillaume Canet : C’est une question très intéressante. Je me suis fait la remarque récemment. J’aime le doublage parce qu’on peut se permettre de changer de voix en s’amusant. Ce qu’on n’ose pas toujours faire en tant qu’acteur. Souvent, je pars du principe que tous les personnages que j’incarne doivent parler avec mon timbre. Sauf qu’en ce moment, je prépare le rôle de Zola pour Les inséparables avec Guillaume Gallienne. Et je peux vous dire que je ne supporte pas l’idée qu’Emile Zola puisse parler comme moi. Je cherche une solution… C’est très perturbant.
MC : Pour ma part, j’essaye de trouver une voix différente sur chaque projet. Je n’ai bataillé qu’une seule fois sur Les petits mouchoirs. C’est très compliqué de me voir dans ce film… Il y a trop de trucs de moi. En règle générale, c’est la respiration du personnage qui m’aide à trouver la voix.

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Participer à des films d’animation comme Les Minions, est-ce un cadeau que vous faites à votre fils Marcel ?
Guillaume Canet : Oui, complètement. Il y a ce plaisir de partager quelque chose avec lui.
Marion Cotillard : Cela dit, en achevant le doublage, j’ai réalisé que je n’étais pas sûre d’avoir envie qu’il m’entende péter le boulard comme ça. Scarlett est quand même complètement chtarbée (rires). 
 


La rédaction de TF1info

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