Natalie Portman renonce à se rendre en Israël pour recevoir un prix

Publié le 20 avril 2018 à 13h43
Natalie Portman renonce à se rendre en Israël pour recevoir un prix
Source : AFP

POLEMIQUE – La star israélo-américaine Natalie Portman devait se rendre en juin prochain à Jérusalem pour recevoir une récompense décernée aux personnalités défendant les valeurs juives à travers le monde. Elle vient d’annuler sa visite, provoquant la colère des autorités locales qui dénoncent l’influence des mouvements pro-palestiniens.

C’est une étape de plus dans le boycott de l’Etat hébreu par la communauté artistique. La comédienne israélo-américaine Natalie Portman a décidé d’annuler sa visite à Jérusalem en juin prochain. Elle devait y recevoir le Prix Genesis, une récompense décernée depuis 2013 par une fondation privée à des personnalités qui représentent "les valeurs juives dans leur contribution au bien de l’humanité". Par le passé elle a été remise à l'ancien maire de New York Michael Bloomberg, à l'acteur Michael Douglas ou encore à l'artiste contemporain Anish Kapoor. 

En Israël, la décision de l’actrice était ce vendredi à la une des médias. D’après un représentant de la comédienne, cité par le quotidien israélien Haaretz, "les récents événements en Israël l’ont extrêmement choqué et elle ne se sent pas à l’aise à l’idée de participer à un événement public" dans le pays. De fait, "elle ne peut pas en pleine conscience continuer à se rendre à cette cérémonie."

Elle avait tourné en Israël en 2005

Cette décision n’est qu’une demi-surprise puisque la star Oscarisée de "Black Swan" avait déjà par le passé exprimé son opposition à la politique conduite par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. En 2015, lors de son retour au pouvoir, elle s’était déclarée "très, très en colère et déçue" dans les colonnes de "The Hollywood Reporter", refusant toutefois d’être utilisée pour "chier sur Israël. Je ne veux pas le faire."

Née à Jérusalem d’un père israélien et d’une mère américaine, Natalie Portman a été élevée aux Etats-Unis à partir de l’âge de 3 ans. Au fil des années, la jeune femme dont les grands-parents paternels sont morts à Auschwitz est régulièrement retournée en Israël, tournant en 2005 le film "Free Zone" avec le réalisateur Amos Gitai dans lequel elle incarne une Américaine qui entreprend un voyage en taxi vers les territoires occupés.

En 2015, dans une tribune publiée sur le site Humans of Judaism, la jeune femme livrait une véritable déclaration d'amour à Israël : "Là où je suis née. Là où j’ai goûté à ma première glace à l’eau et où j’ai appris la propreté. Là où certains de mes amis âgés de 18 ans à peine passent leurs nuits dans des abris, la tête protégée par un casque. Là où seuls les agents de sécurité ont toutes leurs chances d’échapper au chômage (…) Là où l’immigration s’appelle la montée et où l’émigration est appelée descente." 

En refusant de venir recevoir le prix Genesis, Natalie Portman aurait cédé, d’après le ministre israélien de la Culture Miri Regev, cité par Haaretz, aux arguments pro-palestiniens du mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) qui, depuis 2005, mène une campagne internationale inspirée du boycott de l’Afrique du Sud dans les années 1980. En 2017, le BDS avait protesté contre le voyage en Israël offert aux 26 comédiens et comédiennes nommés aux Oscars.

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Cet appel au boycott ne se limite pas au monde du cinéma. En décembre dernier, la chanteuse néo-zélandaise Lorde avait été qualifiée de "bigote" par un rabbin américain pour avoir annulé un concert en Israël, sous la pression supposée du BDS. Dans une lettre ouverte publiée par "The Guardian" et "The Washington Post", elle avait reçu le soutien d’une centaine d’artistes parmi lesquels l’ancien leader de Pink Floyd Roger Waters, le réalisateur Ken Loach, l’acteur Viggo Mortensen ou encore la dramaturge Eve Ensler.


Jérôme VERMELIN

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