Oscars 2018 : les stars sont-elles prêtes à rire de l’affaire Weinstein ?

Publié le 4 mars 2018 à 8h00
Oscars 2018 : les stars sont-elles prêtes à rire de l’affaire Weinstein ?

ZOOM – C’est un grand spectacle suivi par des millions de cinéphiles à travers le monde. Mais dimanche soir, la cérémonie des Oscars aura une saveur bien particulière, six mois après les premières révélations de l’affaire Weinstein. Explications.

Depuis quelques heures, une statue dorée d’Harvey Weinstein, en peignoir et pantoufle, trône sur Hollywood Boulevard, à quelques encablures du Dolby Theater où se déroulera dimanche soir la 90e cérémonie des Oscars. Si l’usine à rêves s’apprête à célébrer le meilleur de l’année cinématographique écoulée, le scandale sans précédent impliquant le célèbre producteur est encore dans toutes les têtes. Depuis sa révélation dans les pages du "New Yorker", en octobre dernier, pas une semaine sans une accusation de harcèlement, sexuel et/ou moral, impliquant un acteur, un réalisateur, un producteur ou autre professionnel de l’usine à rêves.

 

Le dernier en date ? L’animateur de la chaine E !, Ryan Seacrest, qui en dépit des accusations toutes fraîches de son ancien styliste, sera bel et bien présent sur le tapis rouge pour interroger les stars. Accepteront-elles de lui répondre ? "Je ne suis pas juge… mais je ne suis pas sûre", a réagi mercredi la comédienne Jennifer Lawrence, au micro de l’animateur Howard Stern. Outre-Atlantique, plus question de faire dans la demi-mesure. En janvier dernier, les internautes avaient ainsi dénoncé l’hypocrisie de plusieurs personnalités masculines, arborant un badge à l’effigie du mouvement Time’s Up, crée en janvier pour venir en aide aux victimes de harcèlement sexuel.

Le plus célèbre d’entre eux, c’est James Franco, lauréat du Golden Globe du meilleur acteur dans une comédie pour The Disaster Artist. Avant même la fin de la soirée, plusieurs jeunes femmes l’accuseront de "comportements inappropriés" sur les réseaux sociaux. Sa défense hasardeuse, quelques jours plus tard sur les plateaux de télé, lui vaudra d’être écarté des nominations aux Oscars à la dernière minute, alors qu’il faisait figure d’outsider crédible face au favori Gary Oldman, irrésistible Churchill dans "Les Heures Sombres".

 

Dans un registre similaire, Casey Affleck, lauréat de l’Oscar du meilleur acteur l’an dernier pour "Manchester by the sea", a décidé de ne pas venir remettre le trophée de la meilleure actrice comme le veut la tradition. De son propre chef, comme son entourage l'a affirmé ? Rien n'est moins sûr... Depuis plusieurs années, le frère de Ben Affleck doit faire face aux accusations de harcèlement sexuel émanant de deux collaboratrices sur le tournage de "I’m Still Here" de Todd Haynes, en 2010.

Reste à savoir comment ces questions épineuses seront abordées au cours d’un grand spectacle suivi l’an dernier par plus de 32 millions de téléspectateurs, rien qu’aux Etats-Unis. Ce jeudi, plusieurs membres du mouvement Time’s Up, dont la réalisatrice Ava Duvernay, la comédienne Laura Dern et la productrice Shonda Rhimes ont révélé lors d'une conférence de presse s’être mises d’accord avec les organisateurs de la cérémonie pour prendre la parole au cours d’une soirée d’ordinaire très calibrée.

Car les Oscars, c’est aussi et avant tout un grand spectacle, orchestré, comme l’an dernier, par l’animateur Jimmy Kimmel. Interrogé en début de semaine par "Variety", l’un des présentateurs les plus populaires du moment assurait ne pas vouloir s’interdire les blagues sur ce sujet brûlant. Et définitivement pas réglé. "Ça fera partie du show", a-t-il promis. "Il y a certaines choses et certaines personnes qui méritent d’être moquées. Et il y a certains aspects de l’histoire qui ne doivent pas l’être. Il s’agit juste de trouver la bonne approche." On lui souhaite bon courage.


Jérôme VERMELIN

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