PORTRAIT – Star d’une série télé à succès, capable de naviguer entre films d’auteur et grosses productions, la partenaire de Denzel Washington dans "Fences" est l’une des interprètes les plus populaires de sa génération aux Etats-Unis.
Les sérivores la connaissent depuis trois ans comme l’avocate de How to Get Away With Murder, série diffusée sur M6 grâce à laquelle elle devenait la première comédienne noire à gagner l’Emmy Award de la meilleure actrice en 2015. Bien qu’il lui aura fallu attendre cette opportunité offerte par la célèbre showrunneuse Shonda Rhimes (Grey’s Anatomy, Scandal) pour exploser, Viola Davis n’a rien d’une débutante.
A son actif depuis vingt ans : des apparitions et des rôles récurrents dans des séries policières ou judiciaires (Les Experts, New York, Unité spéciale), de nombreuses prestations saluées au théâtre, exercice qu’elle préfère au septième art, et des collaborations sur grand écran avec Steven Soderbergh (Hors d’atteinte, Solaris), Oliver Stone (World Trade Center), Tom Cruise (Night and Day) ou encore Julia Roberts (Mange prie, aime). Sans oublier, bien sûr, le film qui, en 2011, braquera les projecteurs sur elle pour la première fois. Cette année-là, le public remarque son tempérament fort et sensible dans La Couleur des sentiments, mélo féminin sur fond de ségrégation pour lequel elle décroche une seconde nomination à l’Oscar (après celle reçue pour Doute).
"Une actrice puissante et brillante"
La route des étoiles s’ouvre alors pour cette artiste militante qui œuvre à la reconnaissance et à la représentation des Afro-américains dans l’industrie du cinéma. A travers son discours marquant aux Emmy il y a deux ans par exemple mais aussi à travers ses choix professionnels, en s’illustrant notamment dans trois pièces d’August Wilson, dramaturge célèbre de la question afro-américaine. En 2010, l’actrice interprétait ainsi sur scène l’épouse généreuse, aimante et trompée de Denzel Washington dans Fences, chronique quotidienne sur une famille noire dans l’Amérique fifties. Sept ans et un Tony Award plus tard (l’équivalent des Molière), elle reprend ce personnage dans l’adaptation cinéma de ce texte, réalisée par Washington lui-même. "Puissante et brillante" selon son ami cinéaste qui l’avait déjà dirigée dans Antwone Fisher, Viola Davis a déjà raflé de nombreux prix, dont le Golden Globes du second rôle, et part favorite aux Oscars. Son ascension ne devrait pas s’arrêter ici : elle sera la tête d’affiche de Widows, film de braquage féminin signé Steve McQueen, réalisateur estimé et engagé de Hunger et Twelve Years a Slave.