Qui est Chiwetel Ejiofor, le héros de "12 years a slave" ?

Mehdi Omaïs
Publié le 21 janvier 2014 à 16h26
Qui est Chiwetel Ejiofor, le héros de "12 years a slave" ?

PORTRAIT - Chiwetel Ejiofor est la star de "12 years a slave", le grand favori des Oscars, qui sort en salles demain. Metronews a rencontré le comédien britannique d'origine nigériane pour parler du plus grand défi de sa carrière.

"Je pars souvent en Afrique parce que c'est important pour moi", confie Chiwetel Ejiofor. Né en 1977 en Grande-Bretagne, le comédien descend d'une lignée d'Igbos, une population située au sud-est du Nigéria. Dans la langue locale, son prénom signifie "ce que Dieu apporte". Et s'il mène une carrière exemplaire au théâtre et au cinéma, l'intéressé n'a pas toujours connu les faveurs du ciel. Pour le comprendre, il suffit d'observer les nombreuses cicatrices parcourant son front, tristes vestiges de l'accident de voiture qui a tué son père à Lagos alors qu'il n'avait que huit ans.

12 years a slave, la révélation

Traumatisé par cette tragédie, Chiwetel va de l'avant et se découvre une passion pour le cinéma. Son inspiration première ? Cary Grant. "C'est probablement l'acteur le plus spectaculaire de l'histoire", clame-t-il. A l'école, il épate déjà ses camarades de classe par sa spontanéité et décide de suivre des études de théâtre. Un choix probant pour celui qui, des années plus tard, séduira la critique et le public dans des pièces aussi exigeantes que celles de William Shakespeare.

Souvent cantonné à des seconds rôles au cinéma, notamment chez Woody Allen, Spike Lee ou Ridley Scott, Ejiofor entre enfin dans une lumière méritée avec son rôle d'esclave dans 12 years a slave de Steve McQueen, le réalisateur de Hunger et Shame . "J'ai hésité quand il m'a proposé le rôle, se souvient-il. Je voulais être à la hauteur de mon personnage". Une mission qu’il a relevée haut la main et qui lui vaut d’être nommé aux prochains Oscars en tant que meilleur acteur .

Une histoire vraie

Basé sur les mémoires de Solomon Northup, le long métrage en question, produit par Brad Pitt, relate le calvaire vécu par un afro-américain kidnappé et réduit à l’esclavage pendant 12 années. "A l'époque, 99% des esclaves ne savaient pas écrire, précise-t-il. Ce n’était pas le cas de Solomon qui a réussi à consigner son parcours. Il est rare au cinéma de plonger dans l'esclavage avec le point de vue de l’esclave".

Aux antipodes du versant cartoonesque de Django Unchained ou de l’accoutrement romanesque d’Amistad, Steve McQueen prend le temps, grâce notamment aux longs plans dont il a le secret, de nous faire sentir l’odeur pestilentielle d'une époque honteuse et pas si éloignée. "C'est un metteur en scène de génie qui filme la douleur avec maestria", soutient Ejiofor. On valide !


Mehdi Omaïs

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