Ronit Elkabetz : 3 rôles pour (re)découvrir la star israélienne, décédée à l'âge de 51 ans

Mehdi Omaïs
Publié le 19 avril 2016 à 10h13
Ronit Elkabetz : 3 rôles pour (re)découvrir la star israélienne, décédée à l'âge de 51 ans

HOMMAGE – L’israélienne Ronit Elkabetz, révélée par Amos Gitaï, était probablement l’une des plus grandes actrices actuelles. Sa disparition prématurée nous prive de son talent hors normes qui, de "Jaffa" à "La visite de la Fanfare" en passant par "Mon Trésor", n’a jamais cessé de nous éblouir.

Ronit Elkabetz, c’était le timbre d’une voix. Grave. Et légèrement éraillée par ces cigarettes qu’elle fumait avec une cinégénie d’un autre temps. C’était un regard pénétrant, traduisant tour à tour une force de caractère, un spleen vertigineux et une fragilité de porcelaine. C’était des gestes de désespoir ou de ras-le-bol, comme ce poing fermé qu’elle assénait sur sa poitrine, le souffle court. Il y avait aussi cette chevelure de Samson, d’un noir de jais, qui cascadait à ses moindres accès de colère ou se figeait en un chignon élégant…

Bien plus qu’une actrice, son charisme était celui d’une diva, d’une Callas, d’une reine fougueuse. Chacune de ses apparitions embrasait la toile, transportait les prunelles. Mille fusées décollaient alors de l’écran pour exploser dans nos cœurs de cinéphiles ravis. Et aujourd’hui meurtris par une disparition prématurée. metronews vous propose de revenir sur trois rôles forts –ils l’étaient tous– de la carrière de l’actrice et réalisatrice israélienne.

EN SAVOIR + >> L'actrice Ronit Elkabetz est morte

► Ruthie dans Mon trésor, de Keren Yedaya
Après avoir été révélée par Amos Gitaï (Alila) et composé un couple de cinéma torride avec Lior Ashkenazi dans l’excellent Mariage Tardif, Ronit Elkabetz électrise le monde entier dans Mon Trésor de Keren Yedaya, lauréate en 2004 de la Caméra d’Or au Festival de Cannes et du Grand Prix de la Semaine de la Critique. Dans cette peinture sociétale sèche et brutale, évoquant le cinéma des frères Dardenne, la comédienne incarne une mère aux abois qui se prostitue dans les rues de Tel-Aviv. Comment l’oublier, déambulant de nuit le ventre à l’air, fardée ? Ou dans son bain, les larmes noyées, face à sa fille qui la supplie d’arrêter ?

 Dina dans La visite de la fanfare, de Eran Kolirin 
En 2007, plus de 400.000 spectateurs applaudissent le passage de La visite de la fanfare, œuvre roborative d’Eran Kolirin qui reçoit par ailleurs un Coup de Cœur du Jury dans la section cannoiseUn Certain Regard. Ici, Ronit Elkabetz n’a peut-être pas le rôle principal mais elle incarne le visage de la tolérance. Celui de Dina, une habitante de Bet Hatikva, un bled 100% paumé d’Israël où débarque par erreur une petite fanfare de la police égyptienne. La célibataire (très) endurcie et joyeusement désabusée va alors aider ces hommes en perdition et s’énamourer petit à petit de son leader, incarné par le talentueux Sasson Gabai.   

 Viviane dans Prendre Femme / Les 7 jours / Gett, le procès de Viviane Amsalem
2004, 2008 et 2014. Ronit Elkabetz et son frère Shlomi écrivent et réalisent une impressionnante et ambitieuse trilogie où ils épinglent les travers et hypocrisies de leur société. Pour ce faire, ils scannent au millimètre le quotidien et l’évolution d’un couple. D’un côté : Viviane (Ronit Elkabetz), une jeune femme aspirant à la modernité. De l’autre : Eliahou (Simon Abkarian), son époux ultra religieux et conservateur. Les films en question, excellemment écrits et réalisés, constituent probablement l’une des œuvres les plus passionnantes et glaçantes du cinéma israélien de ces dernières années. La comédienne y est monumentale.

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Mehdi Omaïs

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