CLAP DE FIN - Le conseil d'administration du studio hollywoodien a annoncé, dimanche, le lancement prochain d'une "procédure de faillite en bonne et due forme" après l'échec de négociations pour son rachat. Le coup de grâce pour son fondateur, Harvey Weinstein, accusé d'agressions sexuelles, dont des viols, par plus de 100 femmes.
Autrefois studio numéro 1 à Hollywood, son nom ne s'emploiera bientôt plus qu'au passé. The Weinstein Company va prochainement se déclarer en faillite, les discussions portant sur sa vente n'ayant pas abouti. L'annonce a été faite tard dimanche soir dans un communiqué du conseil d'administration transmis aux médias américains, dont le Los Angeles Times et le New York Times. Dans ce texte, il explique ainsi que la société était "engagée dans un processus de vente afin de préserver les actifs et les emplois".
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"Ces discussions sont terminées aujourd'hui sans accord signé", poursuit-il. Le conseil du studio n'a "d'autre choix que de choisir la seule option viable pour maximiser ce qu'il reste de la valeur de la Company : une procédure de faillite en bonne et due forme." TWC était en négociations avec un groupe d'investisseurs pour une vente estimée à 500 millions de dollars, selon le LA Times. Objectif : sauver une société au plus mal depuis octobre et la révélation du scandale Harvey Weinstein, son co-fondateur, accusé d'agressions sexuelles, dont des viols, par plus de 100 femmes.
Avant cette annonce, il était question d'un changement de nom du studio, d'une nouvelle composition du conseil d'administration (avec une majorité de femmes) ainsi que l'ouverture d'un fonds d'au moins 40 millions de dollars en faveur des accusatrices de Weinstein. Mais les médias américains rapportent que les discussions ont été brutalement arrêtées le 11 février, après l'ouverture d'une plainte au civil du procureur de l'Etat de New York contre The Weinstein Company et ses co-fondateurs. Il les accuse notamment d'avoir violé à plusieurs reprises les lois contre la discrimination, le harcèlement sexuel et la contrainte.
Le procureur Eric Schneiderman avait également posé "trois principes simples" comme conditions au rachat du studio fondé par Harvey Weinstein et son frère Bob : "Les victimes devront être correctement dédommagées, les employés à l'avenir protégés et les cadres de la société coupables ou ayant permis (les abus) ne devront pas être récompensés". "Toute offre qui enlève les frères Weinstein mais laisse intact le reste de la direction devrait être inacceptable", avait-il aussi souligné. Selon lui, le projet de reprise prévoyait de confier la présidence de la nouvelle société à David Glasser, ancien directeur des opérations du studio Weinstein, une proposition qu'il a qualifiée d'"inacceptable". The Los Angeles Times a précisé pour sa part que le studio Weinstein avait envoyé une lettre aux investisseurs potentiels leur reprochant de ne pas avoir présenté une offre qui assure le sauvetage financier de l'entreprise et qui répondrait aux demandes du procureur de New York.