Lambert Wilson : "Plus de 20.000 espèces disparaîssent chaque année de la surface de la planète"

Propos recueillis par David Verhaeghe
Publié le 3 septembre 2018 à 11h41, mis à jour le 3 septembre 2018 à 12h53
Lambert Wilson : "Plus de 20.000 espèces disparaîssent chaque année de la surface de la planète"

INTERVIEW – Le comédien Lambert Wilson assure la narration du documentaire "Un nouveau jour sur Terre", en salles ce mercredi. LCI est allée à la rencontré de ce passionné d’environnement.

11 ans après un premier film qui avait fait le tour du monde, les équipes de BBC Earth Films ont exploré de nouveaux territoires pour ramener des images inédites. En salles, ce mercredi, "Un nouveau jour sur Terre" bénéficie de la narration en VF d'un passionné d'environnement, le comédien Lambert Wilson. Entretien.

LCI : Avez-vous un souvenir d’enfance lié à la nature ? 

Lambert Wilson : Mes parents avaient un rapport d’amour avec la nature. Pour eux c’était important qu’on soit élevé à la campagne. Ce qui est drôle c’est que très jeune, j’aimais beaucoup la botanique. Dans le film Un nouveau jour sur terre, on parle beaucoup des animaux. Mais cette nature est omniprésente autour. J’étais fasciné par toutes les formes que les plantes peuvent prendre, comment on peut semer une graine pour qu’elle devienne une fleur… Et je tiens à dire que c’est une chance : si l’enfant a été en contact avec les animaux, avec des paysages de campagne, etc., il va garder adulte un amour et un souci de l’environnement. C’est plus difficile et plus abstrait pour les enfants qui grandissent dans les villes et qui identifient la nature à des cartes postales ou des dessins animés.

Qu’avez-vous éprouvé en découvrant "Un nouveau jour sur Terre", avant même d’en assurer la narration ? 

La première fois, j’ai été estomaqué par des images que je n’avais jamais vues auparavant. Je pense à ce vol de raies qui s’extirpent de l’eau, filmé dans un coucher de soleil. J’ai demandé à ce qu’on me le projette plusieurs fois parce que j’étais complètement ébahi par la beauté de cette image. J’ai fait beaucoup de voix sur des documentaires animaliers et à chaque fois qu’on me propose je dis oui parce que c’est mon éducation. Je pense aussi au plan d’un colibri au ralenti, attaqué par des abeilles. On dirait presque une scène de bataille militaire dans les airs. Il y a aussi des choses comiques, des choses attendrissantes... Mais il y a aussi une violence. Le film n’est pas mièvre parce que la nature n’est pas mièvre. Elle est douce ET violente.

Le film se déroule sur une journée, en suivant le cycle du soleil. Peut-on dresser un parallèle entre le spectacle de la nature et le quotidien des humains ? 

Il est toujours tentant pour des réalisateurs d’essayer de montrer des animaux qui ressemblent à des humains. A les rendre mignons, par exemple. Mais c’est dangereux. Disons qu’on est sur un fil. Ça peut être utile pour attirer l’attention des jeunes spectateurs. Mais ce ne sont pas des humains qu’on vous montre. Ce sont des animaux, des espèces qui vivent suivant leur propre rythme et qui sont souvent victimes du prédateur suprême qu’est l’homme.  Il faut donc parvenir à intéresser les spectateurs, petits et grands. Tout en leur faisant comprendre qu’ils ne regardent pas des jouets, pas des poupées, ni des dessins.

Que peuvent faire concrètement les spectateurs pour préserver la nature et les merveilles qu’on voit dans le film ? 

Avant de se parler du film je suis allé vérifier sur Internet le nombre d’espèces qui disparaissent de la planète par an. Si on mélange les espèces animales et végétales, on arrive au chiffre de 20.000 chaque année. Depuis le début du siècle, plus de 100 espèces de vertébrés ont totalement disparu. Les chiffres sont accablants et tout ça est dû à l’activité humaine. Que faire ? Eh bien d’abord on se renseigne, on va chercher les informations auprès des associations : le WWF, Greenpeace… on les aide et puis on essaie d’être cohérent au quotidien. Ai-je besoin de tout ce plastique qui m’entoure au quotidien ? Comment est-il recyclé ? Il faut arrêter de dire que c’est la responsabilité des gouvernements et des industriels. Non, chacun est responsable. On n’a pas besoin de tous ces emballages… ni de tous ces voyages, d’ailleurs ! Ce qu’il faut, c’est se remettre en question soi-même.

>> "Un nouveau jour sur Terre", de Richard Dale, Peter Webber, Fan Lixin. En salles le 5 septembre


Propos recueillis par David Verhaeghe

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