Pour le réalisateur de "Blue", "les récifs coralliens auront disparu dans 50 ans si on ne fait rien"

Publié le 23 mars 2018 à 8h00, mis à jour le 23 mars 2018 à 9h31
Pour le réalisateur de "Blue", "les récifs coralliens auront disparu dans 50 ans si on ne fait rien"

ECOLO - C’est un film aussi magique que nécessaire. Dans "Blue", en salles le 28 mars, le réalisateur britannique Keith Scholey et son camarade Alastair Fothergill dévoilent le mystère des fonds marins. Et poussent un cri d’alarme, face aux menaces qui guettent ses trésors.

C’est le fruit de deux ans et demi de travail, du tournage à travers 10 pays au montage de centaines d’heures d’images, toutes plus fascinantes les unes que les autres. Dans "Blue", le dernier né de Disneynature, filiale française de la firme aux grandes oreilles, les réalisateurs Keith Scholey et Alastair Fothergill nous font découvrir la magie des fonds marins et le fonctionnement complexe d’un écosystème ou les dauphins côtoient les récifs coralliens, la squille multicolore, le requin tigre et toute une galerie de "personnages", tous dépendants les uns des autres.  

"Je plonge depuis  que je suis enfant", raconte Keith Scholey, à l’origine du projet. "Je me suis toujours demandé : et si on faisait un film qui raconte ce que ça fait d’être un dauphin ?", poursuit ce diplômé en zoologie qui a longtemps tourné des documentaires animaliers pour la BBC. "Lorsque Jean-François Camilleri, le patron de Disneynature, m’a demandé quel était le film que je rêvais de faire, je lui ai raconté ça. Je lui aussi dit que je ne savais pas comment on allait faire. Mais que c’était ça que je voulais."

Narré par la comédienne belge Cécile de France, "Blue" est un merveilleux spectacle. Mais c’est aussi un cri d’alarme, destiné à alerter le grand public sur les dangers qui menacent ces paradis aquatiques. "J’ai vu de nombreux récifs coralliens s’écrouler devant mes yeux et je sais qu’une crise terrible est devant nous. L’idée du film, c’est de vous divertir à travers l’immersion, mais aussi d’expliquer aux gens que la barrière de corail fait partie d’un écosystème plus large. Si on veut continuer à avoir des dauphins, si on veut continuer à admirer ces récifs, il faut protéger toute cette communauté."

"La plupart des scientifiques me disent que la plupart des récifs coralliens auront disparu d’ici 50 ans et qu'à la fin du siècle il n'y en aura plus", poursuit le cinéaste britannique. "Mais des choses concrètes peuvent être faites. Il faut contrôler la pêche. Et puis il faut accélérer le processus entamé lors de la Cop 21 en France en réduisant les émanations de gaz à effets de serre. On peut le faire. Il faut juste la volonté et j’espère qu’un film comme "Blue" pourra aider. J’ai envie que les gens aient la rage à l’idée qu’un jour il n’y ait plus récifs coralliens. Et qu’ils demandent à ce qu’on fasse quelque chose pour l’empêcher."


Jérôme VERMELIN

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