ON AIME – Jonah Hill et Miles Teller jouent les jeunes cadors du trafic d’armes dans War Dogs, le nouveau film de Todd Philipps, le réalisateur de "Very Bad Trip." Une histoire vraie traitée en mode divertissement. Efficace à défaut de ruer dans les brancards.
Floride, milieu des années 2000. David Packouz (Miles Teller) n’en peut plus de masser de riches propriétaires de Miami pour des cacahuètes. Aussi, lorsqu’il retrouve son ami d’enfance Efraim Diveroli (Jonah Hill), il décide de le rejoindre dans son fructueux business : le trafic d’armes. En pleine guerre d’Irak, le tandem profitera des failles du Pentagone pour empocher du cash, décrochant même un contrat à 300 millions de dollars. Mais, dans le cinéma américain, qui dit ascension fulgurante dit aussi chute vertigineuse.
Une satire trop superficielle
Se reposant sur cette structure en deux actes, le réalisateur Todd Phillips signe une comédie dramatique et satirique sur fond d’ultralibéralisme. Mais l'auteur de la trilogie Very Bad Trip effleure trop rapidement les dysfonctionnements du gouvernement et n’épingle que superficiellement le rêve américain pour être aussi percutant que Lord of War, Le Loup de Wall Street ou Scarface, références évidentes du cinéaste, par ailleurs très influencé par le storytelling made in David O. Russell (American Bluff, Les Rois du Désert...).
Tiré d‘une histoire vraie dévoilée dans le magazine Rolling Stone en 2011, War Dogs possède néanmoins tous les atouts d’un divertissement efficace. A commencer par un montage clippesque (voix off en bonus), un rythme pêchu et un casting irréprochable. Assez proche de son personnage de trader obsédé dans Le loup de Wall Street, Jonah Hill s’éclate en marchand d’armes excessif, bling et sanguin face à Miles Teller (la révélation de Whiplash), convaincant en agneau jeté dans la fausse aux lions. Ce duo de "chiens de guerre" est l’atout majeur de ce thriller qui, bien que trop gentiment corrosif, reste suffisamment fun pour distraire.