Alimentation : les vrais chiffres de la pénurie de beurre

Publié le 28 octobre 2017 à 15h02

Source : JT 20h Semaine

CONSOMMATION – La pénurie de beurre est réelle dans l’ensemble des grandes surfaces en France. Mais elle est aussi due à un effet d’entrainement. Certains consommateurs, craignant de manquer, ont fait des réserves.

S’il on manque de beurre dans les supermarchés, c’est aussi parce que les consommateurs en ont acheté plus que d’habitude. Près d'un tiers (30%) de la demande de  beurre n'a pas été satisfaite en grande surface entre le 16 et le 22 octobre et même 46% dans certains secteurs.

Volonté de stockage

"Les risques de pénuries (évoqués) dans les médias ont entraîné une forte  accélération des ventes, qui s'explique notamment par la volonté de stockage  des consommateurs", assure le cabinet Nielsen dans une étude publiée ce samedi.

Les supermarchés plus touchés que les hypermarchés

Selon l'étude, basée sur les ventes effectives des distributeurs, les  supermarchés sont plus touchés que les hypermarchés mais globalement toutes les  enseignes sont concernées et le taux de rupture a augmenté par rapport à la  semaine précédente, durant laquelle il atteignait 21%.

Ces ruptures de stocks sont avant tout dues à une forte hausse de la  demande qui a atteint +19% en volume et même +37% en valeur par rapport à la  même semaine de 2016, selon le cabinet, spécialisé dans l'étude du comportement  des consommateurs.

Le beurre bio est plus en rupture, ruée sur les margarines

Les manques sont différents en fonction des marques et des types de beurre:  les références bio sont ainsi plus souvent en rupture alors qu'à l'inverse les  marques distributeurs sont les moins concernées. Conséquence directe du manque de beurre dans les rayons, les ventes de  margarine, qui étaient en baisse sur l'ensemble de l'année, ont progressé de  15% en volume, et 12% en chiffre d'affaires, sur la même semaine.

Les prix en hausse de 5,4%

Un bond de la demande qui intervient dans un contexte de hausse des prix  pour l'ensemble des corps gras (beurre, margarine, crème fraîche, etc...),  constate le cabinet, qui parle d'une hausse de 5,4% des prix en octobre 2017  par rapport à octobre 2016, sur fond pourtant de déflation pour les produits de  grande consommation (-0,2% sur la même période). La disparition partielle des plaquettes de beurre dans les rayons a suscité  des tensions entre producteurs et distributeurs, ces derniers expliquant la  situation par un manque de matière première.

Industriels et distributeurs pas d’accord

Cette semaine, le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert avait  également expliqué en partie ces problèmes par "une baisse de la collecte (de  lait, ndlr) sur la période d'été conjuguée à une demande très forte de pays  étrangers (...) ce qui a fait monter les prix". La Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) a rétorqué vendredi  que l'absence de beurre dans certains commerces était avant tout liée à "un  problème de négociations commerciales entre industriels laitiers et  distributeurs", ces derniers étant accusés de ne pas vouloir augmenter leur  prix d'achat du lait aux producteurs.

Des agriculteurs ont mené des opérations dans des grandes surfaces durant  la semaine, notamment dans la Sarthe et l'Ille-et-Vilaine, distribuant  des  tracts aux clients pour expliquer notamment que "si ce rayon est vide, c'est  parce que ce magasin ne veut pas payer le beurre à son juste prix".


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info