Assurance-vie, PEL, PEA... les placements qui restent compétitifs

Publié le 11 octobre 2017 à 19h38, mis à jour le 24 janvier 2018 à 12h15
Assurance-vie, PEL, PEA... les placements qui restent compétitifs
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ÉPARGNE - Les nouvelles règles fiscales pénalisent certains placements. Ne vous laissez pas abattre par la hausse de la CSG et l'arrivée d'une flat tax. LCI a recueilli les conseils d'un économiste pour vous aider à tirer votre épingle du jeu.

Entre la hausse de la CSG, les rendements en berne et l'instauration d'une flat tax, comment booster votre patrimoine ? "En ponctionnant davantage l'assurance-vie et le plan épargne logement (PEL), l'Etat pousse les épargnants à prendre un peu plus de risques en se tournant vers le plan d'épargne en actions", explique à LCI Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'Epargne. Pour autant les nouvelles règles ne remettent pas en cause ces placements qui restent attrayants... à condition de savoir en tirer le meilleur parti. Voici les conseils de l'économiste pour placer au mieux votre argent. 

PEA : si la bourse vous intéresse

Si ce n'est pas déjà fait, ouvrez un plan d'épargne en actions (PEA). C'est une bonne façon d'investir en bourse alors que les actions sont plutôt en hausse actuellement. Sa fiscalité allégée est un atout dans la mesure où les gains sont exonérés d'impôt pour ceux qui maintiennent leurs capitaux pendant cinq ans. Autrement dit, vous pouvez acheter et vendre des actions comme bon vous semble sans être imposé sur les plus-values, à condition de ne pas retirer d'argent pendant cette période. 

Ce plan reste cependant soumis aux prélèvements sociaux à 17,2% (en tenant compte de la hausse de la CSG de 1,7 point en 2018). Mais même dans ce cas, le taux reste inférieur au prélèvement forfaitaire unique (flat tax) de 30% qui sera appliqué à de nombreux autres placements.

Un conseil : ne placez pas toutes vos économies d'un coup sur un PEA. Du fait que cet investissement présente des risques, il faut avoir une certaine appétence pour la bourse. Il convient de faire des arbitrages en cédant certaines actions pour réaliser des plus-values quand elles ont bien monté et de réinvestir dans d'autres. Mieux vaut donc savoir gérer son fonds d'actions.

Réforme de la CSG : ce qui va changer pour vousSource : JT 20h Semaine

Assurance-vie : la flat tax concernera peu de contrats

L'assurance-vie demeure un produit intéressant en dépit de sa nouvelle fiscalité et de son rendement qui diminue chaque année -le taux devrait avoisiner les 1,5% en 2017 contre 1,9% en 2016 et 2,3% en 2015. Non seulement la flat tax à 30% ne concerne pas les contrats signés avant le 27 septembre 2017 mais surtout, si vous débutez en la matière, les nouveaux contrats ne sont pas concernés tant que l'encours reste inférieur à 150.000 euros (300.000 euros pour un couple).

En outre, l'assurance-vie offre d'autres avantages quelle qu'en soit la fiscalité :

- les fonds en euros bénéficient d'une garantie de capital, ce qui rassure même s'ils rapportent moins que les unités de compte telles que des parts de sociétés d'investissement à capital variable (Sicav), sociétés civiles de placement immobilier (SCPI), fonds communs de placement (FCP) notamment.

- le choix des supports financiers est vaste : actions, obligations d'entreprises françaises ou étrangères, à la différence des PEA qui se cantonnent aux valeurs françaises et européennes.

Vous pouvez donc accéder au monde entier et arbitrer entre la sécurité du fonds euros (moins rentable) et le rendement des unités de compte (plus rentables mais risquées).

Compte titres : intéressant si vous être lourdement imposé

Le compte titres, qui permet d'investir sur n'importe quelles valeurs côtées, peut être intéressant si vous avez un taux d'imposition sur le revenu avoisinant 30% car ce placement sera désormais soumis à la flat tax et non plus à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. Il ne présente cependant pas d'énormes avantages par rapport au PEA. Si vous avez 50.000 euros à placer, préférez l'assurance-vie.

PEL : conservez-le s'il est ancien

Le plan d'épargne logement (PEL), s'il s'agit d'une nouvelle souscription, n'est plus un placement intéressant. A partir du 1er janvier 2018, son taux de rémunération (1%) sera soumis à la flat tax de 30%, soit 0,7% net à l'arrivée. C'est encore moins que le livret A (0,75%) qui peut cependant rester utile pour garder de l'argent disponible.

En revanche, les anciens PEL peuvent être très rentables et il faut donc les garder. Cette flat tax ne s'appliquera pas sur les PEL de moins de 12 ans ouverts avant 2018. Or ceux-ci sont souvent bien rémunérés avec des taux bien plus élevés qu'aujourd'hui. Pour rappel, c'est le taux en vigueur au moment de la souscription qui s'applique pendant toute la durée de vie du plan (4,5% entre 2000 et 2003, 2,5% de août 2003 à janvier 2015, 2% de février 2015 à janvier 2016, 1,5% de février à juillet 2016, 1% depuis août 2016).

Epargne salariale : n'hésitez pas si votre entreprise le propose

Le plan d'épargne entreprise (PEE) offre l'avantage de ne pas être concerné par la flat tax mais reste soumis aux prélèvements sociaux (17,2% en 2018). Si vous avez la chance que votre entreprise en propose un, il est vivement conseillé d'en profiter. De même le plan d'épargne pour la retraite collectif (Perco) peut être envisagé mais si vous êtes fortement imposé à l'impôt sur le revenu (au delà de 30%) orientez-vous plutôt vers le plan épargne-retraite familial (PERF), souscrit, lui, à titre individuel.

Livrets bancaires : des taux de rémunération bien trop faibles

Les livrets bancaires seront soumis à la flat tax de 30% en 2018. La fiscalité sera donc plus favorable pour ceux qui sont fortement imposés, qui pouvaient être taxés jusqu'à 60,5% entre l'impôt sur le revenu (jusqu’à 45% pour la tranche la plus élevée) et les prélèvement sociaux (15,5%). Mais dans la mesure où le rendement moyen de ces livrets demeure faible, de l'ordre de 0,30%, ce placement n'est de toute façon pas attractif.


Laurence VALDÉS

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