Comment de faux commissaires de police dépouillent de vieilles dames à distance

Publié le 29 février 2016 à 16h50
Comment de faux commissaires de police dépouillent de vieilles dames à distance

VOL - La police de Toulouse tire la sonnette s'alarme à propos d'une escroquerie menée par de faux commissaires. Ceux-ci font croire à des personnes âgées que leur carte bancaire a été dupliquée. Puis prétendent que la seule façon d'arrêter les voleurs est d'acheter des coupons de carte prépayée. Montant de l'arnaque : 1500 euros à chaque fois.

Une cinquantaine de personnes auraient été victimes de cette arnaque en huit mois. Des escrocs se font passer pour des commissaires pour manipuler des femmes âgées de la région toulousaine par téléphone sans jamais avoir à les rencontrer. Ils leur expliquent avec un discours bien rodé qu'elles doivent acheter des recharges de cartes prépayées pour identifier des voleurs imaginaires qui auraient dupliqué leur carte bancaire. 

Le préjudice est à chaque fois de 1500 euros. Pour tenter de mettre fin à cette escroquerie, les policiers de la brigade financière de la sûreté départementale de Toulouse lancent un appel à la vigilance, que nos confrères de Côté Toulouse rapportent sur le site de l'hebdomadaire local. Le mode opératoire est toujours le même. Le voici en détail pour mieux éviter les pièges :

► Cibler une femme âgée a priori dépassée par les nouvelles technologies
L'escroc repère dans l'annuaire téléphonique des prénoms passés de mode tels que Odette, Simone, Régine, parmi tant d'autres exemples pris au hasard. Un choix qui laisse présager qu'il s'agit de femmes âgées et donc a priori dépassées par certains nouveaux moyens de paiement.

► Jouer les policiers avec un discours bien rodé
 L'arnaqueur compose le numéro de sa victime et se fait passer pour un commissaire de police. Il l'informe par téléphone qu'un malfaiteur a dupliqué sa carte bancaire et a dépensé 1500 euros avec. Pour l'aider à arrêter le voleur, le faux commissaire demande à la vieille dame de se rendre dans le bureau de tabac où aurait été effectuée la prétendue duplication de la carte.

► Faire recharger une carte prépayée avec un bon prétexte
Sur ordre du commissaire bidon, la victime doit acheter au bureau de tabac des coupons pour recharger la carte prépayée du même montant que la soi-disant arnaque (1500 euros). Une manœuvre qui, selon les dires de l'escroc, permet d'identifier le voleur. En réalité, l'arnaqueur a acheté par ailleurs une carte qu'il pourra recharger avec ces coupons. 

A noter ⇒ 
Les buralistes proposent bel et bien un service de cartes bancaires prépayées mais celles-ci – qui sont anonymes –  ne sont reliées à aucun compte bancaire.

EN SAVOIR + >>  Cartes prépayées : comment elles ont facilité la préparation des attentats

► Détruire les preuves en faisant déchirer les coupons de recharge
Une fois que le faux commissaire s'est fait communiquer les codes pour recharger la carte, il assure à sa victime que l'opération est un succès et lui demande enfin de déchirer les coupons en petits morceaux. "C’est imparable, en détruisant le coupon, la dernière trace de l’opération est effacée", confie au journal local un enquêteur de la brigade financière toulousaine.

► Dépenser la somme volée une fois l'arnaque réussie
Une fois en possession du code servant à recharger la carte, l'escroc peut effectuer des achats en ligne ou retirer l'argent en liquide sans jamais avoir à dévoiler son identité.

A noter ⇒ Un policier ne demande jamais aux victimes de donner ses coordonnées bancaires ni de mener ce genre d'opération après un simple coup de téléphone. En cas de doute, demandez son nom au soi-disant policier qui vous a appelé. Et avant toute chose, vérifiez qu'il est bien réel en appelant votre commissariat. 

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Laurence VALDÉS

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