Frais de déplacement des routiers : quelles sont ces primes qui cristallisent l'attention des syndicats ?

PRIMES - Les syndicats viennent de découvrir lors d'une réunion au ministère des Transports que les frais de déplacement des routiers sont menacés par les ordonnances Macron. Le sujet devient un nouveau point de crispation sur fond de menace de grève. Mais de quoi parle-ton ?
La fronde des routiers pourrait s'intensifier. Loin de rassurer la profession, le rendez-vous qui a eu lieu jeudi 28 septembre 2017 au soir entre les syndicats, le patronat et la ministre des Transports Elisabeth Borne pour discuter de l'application de la réforme du code du travail par ordonnances a fait apparaître un nouveau point de crispation : les frais de route.
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De quoi s'agit-il ? Des indemnités jusqu'à 1000 euros par mois
Les frais de route (ou frais de déplacement) sont des indemnités forfaitaires qui concernent toute la convention collective du transport, qui comprend les conducteurs de camions, autocars, ambulanciers, déménageurs, convoyeurs de fond notamment.
"Ces indemnités visent à compenser les découchages, les repas ou encore les petits-déjeuners en fonction du temps passé sur les routes. Ils sont ajoutés sur la fiche de paie sans justificatif. Pour un routier qui part cinq jours d'affilée, cela peut représenter jusqu'à 1000 euros par mois", explique à LCI Jérôme Vérité, secrétaire général de la fédération Transport de la GCT.
Quelques exemples tirés des barèmes 2017 :
• Indemnités de casse-croûte : 7,26 euros
• Indemnités de repas : 13,40 euros
• Indemnité de grand déplacement pour 2 repas et 1 découché : 56,26 euros
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Quel est le problème ? Des primes pas sanctuarisées par la convention collective
Les ordonnances Macron permettent de remettre en cause entreprise par entreprise les différentes primes (non seulement de route, mais aussi d'ancienneté ou de 13e mois par exemple). Jusqu'ici celles-ci étaient garanties par les conventions collectives.
La crainte des syndicat ? Cette prime "pourra être négociée à la baisse tant au niveau des montants que du périmètre d'attribution en décidant par exemple qu'il faudra avoir travaillé à 4 heures du matin pour avoir droit à une prime petit-déjeuner", dénonce-t-on à la CGT Transport.
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Quelles suites ? Une intersyndicale pour décider (ou non) d'une grève
Les syndicats ont clairement exprimé leur volonté de sanctuariser ces primes, le patronat semble ne pas être prêt à lâcher du lest. Une nouvelle rencontre aura lieu au ministère mercredi 4 octobre pour discuter du sujet épineux. D'ici là faut-il s'attendre à un durcissement des actions syndicales déjà engagées ? Une intersyndicale est prévue lundi 2 octobre pour décider des suites à donner au mouvement. Mais déjà la menace d'une grève à partir du 10 octobre plane.
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