Airbnb, Drivy, Leboncoin... Comment déclarer vos revenus de l'économie collaborative

Publié le 3 mai 2018 à 16h49
Airbnb, Drivy, Leboncoin... Comment déclarer vos revenus de l'économie collaborative
Source : Thinkstock

IMPÔTS - Simple partage ou activité professionnelle ? Les montants empochés dans le cadre de l'économie collaborative ne sont pas forcément imposables. Voici comment déclarer ceux qui doivent l'être.

L'économie collaborative a déjà été utilisée par plus d'un tiers des Français (68%) et les trois quarts (73%) comptent bien y recourir à l'avenir, selon un sondage réalisé par Odoxa pour Allovoisins et publié fin avril 2018. Entraide ou commerce ? C'est ce qui détermine si les sommes touchées par ceux qui proposent leur services sont imposables ou pas. 

Co-voiturage, co-navigation (partager un voilier, une péniche...), co-cooking (recevoir des convives en leur faisant participer aux frais engagés)... vous échappez à l'impôt s'il s'agit d'une "co-consommation", selon le terme employé par l'administration fiscale. C'est-à-dire si vous bénéficiez aussi de la prestation que vous délivrez. Et si les montants que vous touchez ne dépassent pas les frais engagés une fois votre participation déduite. En clair, ils ne doivent pas servir à rembourser votre part.

En revanche, il s'agit bien d'un revenu à déclarer au fisc si vous percevez plus que le coût engendré par l'activité de partage. Cet excédent est alors imposable dès le premier euro. De même, les locations de biens entre particuliers (logement, véhicules, outils) et les services rétribués sont imposables. Les plateformes de location et de partage entre particuliers sont d'ailleurs censées vous envoyer un relevé annuel des revenus liés à ces activités. Et à compter des revenus perçus en 2019, ces sites devront déclarer eux-mêmes les revenus versés à leurs utilisateurs.  

Mais que faut-il déclarer et comment ? Le site de l'administration fiscale donne les détails dans la rubrique Particulier / Déclarer mes revenus / Je déclare mes autres revenus. C'est ici pour y accéder.  Voici l'essentiel à retenir. 

La location d'un logement meublé

Si vos recettes annuelles 2017 sont inférieures à 70.000 euros (ce plafond a été remonté, il était deux fois plus bas jusqu'ici), vous pouvez déclarer sous le régime micro BIC. C'est le système le plus simple pour des locations occasionnelles. Il convient de porter le montant de vos recettes sur une déclaration complémentaire de revenus n°2042 C pro (ligne 5 ND).  

Vous êtes alors imposé au barème de l'impôt sur le revenu sur seulement 50% de vos recettes car vous bénéficiez automatiquement d'un abattement de 50%. En dessous de 305 euros de recettes par an, vous n'êtes pas du tout imposé. Les locations saisonnières d'une ou plusieurs pièces de la résidence principale qui ne dépassent pas 760 euros par an ne sont pas à déclarer à l'impôt sur le revenu.

Airbnb se lance dans le luxe et diversifie ses offresSource : La matinale
Cette vidéo n'est plus disponible

En outre, vous êtes redevable des prélèvements sociaux de 17,2%. Et vous devez vous affilier à la Sécurité sociale pour les indépendants, si les recettes sont supérieures à 23.000 euros par an. A noter : vous pouvez opter pour le régime du microentrepreneur, toujours pour des revenus inférieurs à 70.000 euros (170.000 euros pour les locations de chambres d'hôtes et meublés de tourisme classés). 

La vente d'un bien que vous n'utilisez plus

Si vous vendez vos anciens meubles, appareils électroménagers ou automobiles (sauf celles de collection), vos plus-values sont exonérées d'impôt. 

Les ventes d'autres objets d'occasion ne sont imposables que si leur prix dépasse 5000 euros chacun. La plus-value est imposée à 19%, sachant qu'elle est réduite de 5% de la valeur de l'objet par année de détention à compter de la troisième année (soit exonération complète au bout de 22 ans). Il convient de s'en acquitter dans le mois de la cession via l'imprimé n°2048-M auquel vous devez joindre votre paiement. Les prélèvements sociaux (15,5% en 2017, 17,2% en 2018) sont aussi à payer. 

Les métaux précieux, bijoux, objets d’art, de collection ou d’antiquité sont quant à eux soumis à une taxe forfaitaire sur les objets précieux : 10% + 0,5% de contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS) pour les métaux précieux ou 6% + 0,5% de CRDS pour les bijoux, les objets d'art, de collection ou d'antiquité. A acquitter dans le mois de la cession au moyen de l’imprimé n° 2091. Vous pouvez opter, si vous le préférez, pour le régime d'imposition des ventes de biens.  

A noter : s'il s'agit de biens achetés ou fabriqués pour la revente, le régime du microentrepreneur s’applique en dessous de 170.000 euros de recettes. 

La location de véhicules ou d'objets

Si vos recettes annuelles ne dépassent pas 70.000 euros, il convient de les déclarer sur le formulaire n° 2042 C pro. Vous bénéficiez d'un abattement de 50%, c'est-à-dire que seule la moitié de ces revenus est imposée. Vous êtes également soumis aux prélèvements sociaux de 17,2%.  A noter : si vos recettes excèdent 7946 euros par an, vous devez vous affilier au régime du microentrepreneur ou à la sécurité sociale pour les indépendants. 

Au-delà de 70.000 euros de recettes par an, vous êtes soumis au régime réel. Vous devez alors remplir une déclaration professionnelle n°2031-SD.

Le transport de passagers

Si vos recettes annuelles sont inférieures à 70.000 euros, vous êtes soumis au régime du micro-BIC. Au-delà, c'est le régime réel qui s'applique.

Le service rémunéré

Pour une activité commerciale ou artisanale, si vos recettes annuelles sont inférieures à 70.000 euros, le régime micro-Bic s'applique. Vous bénéficiez d'un abattement de 50%. Au-delà de ce seuil, le régime réel s'applique. 


Laurence VALDÉS

Tout
TF1 Info