Le tatouage, toute une histoire

Publié le 6 mars 2014 à 18h50
Le tatouage, toute une histoire

TENDANCE - À l'origine, le tatouage était un signe d'appartenance à un peuple. Popularisé par les populations marginales durant le XXème siècle, il est aujourd’hui devenu plus esthétique et touche beaucoup plus de monde. En France, une personne sur dix serait tatouée. Retour rapide sur l’histoire du tatouage.

Pratique universelle et ancestrale, le tatouage fait partie des coutumes de nombreux peuples. Les plus anciennes traces auraient été retrouvées sur un homme mort il y a plus de 5000 ans. Il arborait des petits traits parallèles, probablement pour leurs vertus considérées comme thérapeutiques.

Rite initiatique, signe d’identité ou marque protectrice chez les Celtes, les Japonais, les Egyptiens ou les Polynésiens, le tatouage avait presque fini par disparaître des traditions tribales au fil des siècles. Mais au XVIIIe siècle, il revient sur la peau des marins, inspirés par les coutumes tahitiennes découvertes dans le Pacifique par James Cook.

Le marquage des prisonniers

L’usage se propage alors en Occident et devient l’apanage des marginaux, notamment dans les prisons. Puis, peu à peu, les techniques ont évolué et la pratique s’est professionnalisée, permettant aux premières boutiques d’ouvrir à la fin du XIXe siècle. Mais le tatouage n’a pas toujours été choisi et fut parfois imposé en guise de punition.

Par exemple, dès l’Antiquité, les esclaves sont tatoués comme le bétail pour indiquer leur propriété. Cette pratique est d’ailleurs encouragée par le Code noir qui réglemente l’esclavage au XVIIIe siècle . Lors de la seconde guerre mondiale, ce sont les prisonniers du IIIe Reich, notamment les juifs, qui sont tatoués de force par des numéros permettant leur identification tout en appuyant leur déshumanisation.

Le phénomène "mauvais garçons"

En 1891, à New York, Samuel O’Reilly invente la première machine à tatouer électrique. Celle-ci fait souffler un vent de modernité sur la pratique du tatouage et le professionnalise un peu plus. En Europe, les premiers studios de tatouage ouvrent leurs portes au milieu du XXe siècle mais ne se généralisent qu’à partir des années 70. Ce sont alors les "mauvais garçons", bikers, rockers ou punks, qui sont touchés par le phénomène de la pigmentation de l’épiderme.

Autrement dit, une population marginale qui choisit d’en faire un signe de rébellion et de protestation. C’est au cours des années 90 que le tatouage devient finalement un phénomène de mode, revêtant une dimension plus esthétique. Les amateurs de décorations corporelles sont alors de plus en plus nombreux.

Une démarche artistique et populaire

Les boutiques se multiplient rapidement, passant par exemple de 15 boutiques en France au début des années 80 à plus de 2000 aujourd’hui. La popularisation de cette pratique a permis au matériel et aux techniques d’être considérablement améliorés. Les conditions d’hygiène sont aujourd’hui très encadrées par le code de la santé publique. Le tatouage devient plus sûr et plus sain. Le perfectionnement des graphismes et de la dimension artistique a fait évoluer les mœurs permettant à tout un chacun de se faire tatouer quasiment ce qu’il souhaite, transformant certains tatoués en véritable œuvre d’art.

Au fil des siècles, le tatouage est devenu tendance. Si sa pratique et sa symbolique ont considérablement évolué, la raison pour laquelle on choisit d’être tatoué reste sensiblement la même : se démarquer par une démarche artistique.


La rédaction de TF1info

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