ARGENT - Les députés ont voté mercredi pour limiter la quantité de tabac acheté à l'étranger avec laquelle on peut traverser la frontière. Alors que certains paquets ont atteint les 10 euros en France, voici en détails comment se décompose ce prix, notamment au niveau des taxes.
Il ne sera plus possible de ramener en France, en voiture, qu'une seule cartouche de cigarettes au lieu de quatre auparavant. L'Assemblé nationale a voté ce mercredi 8 juillet en faveur d'un amendement gouvernemental au troisième projet de budget de crise prévoyant ainsi de limiter les quantités de cigarettes autorisées à l'achat à l'étranger. Une façon de limiter le marché noir alors que les augmentations successives ont fait passer le prix d'un paquet à plus de 10 euros en France.
En se penchant sur le détail du prix d'un paquet, force est de constater que les taxes en représentent la quasi-totalité. Selon des calculs effectués il y a quelques mois pour un prix moyen de 9,3 euros, une petite partie est tout d'abord distribuée à l'industrie (68 centimes) et au buraliste (92 centimes), avant d'être soumise à la TVA (32 centimes). Viennent ensuite 6,15 euros pour la taxe dite "DCT" (Droit à la consommation au tabac). Reversé à la Sécurité sociale, ce DCT est lui-même soumis à la TVA (1,23 euro). Au total, ce paquet de tabac à 9,3 euros est donc constitué de 7,7 euros de taxe, soit 82% !
Lire aussi
Les cigarettes et l'essence excessivement surtaxées en France !
Lire aussi
Goût, haleine, peau... 5 bienfaits rapides de l'arrêt du tabac sur la santé
Lire aussi
Tabac : réduction drastique des achats de cigarettes autorisés à l'étranger
1,5 million de personnes ont arrêté de fumer ces deux dernières années
Des prélèvements jugés stratosphériques par Nicolas Marques, économiste et auteur d'une étude sur le sujet. "Généralement, il n'y a pas de taxe sur la taxe. Or, en matière de tabac, vous avez les 20% de TVA standard. Mais en plus, vous avez donc 80% de TVA en plus. Dans votre paquet, vous avez donc autant de tabac que de TVA. Quand vous passez chez le buraliste, vous passez de fait chez le Trésor public", rappelle-t-il ironiquement à TF1.
L'objectif de ces augmentations est clair : faire diminuer la consommation de tabac, dont les effets sur la santé représentent un coût non négligeable pour les finances publiques. Au total, ces taxes rapportent en effet 13 milliards par an à l'Etat. Or les fumeurs coûtent, eux, le double à la Sécurité sociale. La hausse des prix est-elle alors dissuasive ? Il a été prouvé que chaque augmentation de 10% permettait de faire baisser la consommation de 4%. Cela incite notamment les jeunes à ne pas commencer. Au total, plus de 1,5 million de Français ont en tout cas arrêté de fumer ces deux dernières années.