ÉVOLUTION – Outre la suppression du statut de cheminot, le rapport remis ce jeudi au Premier ministre sur la SNCF prône également une révision du système du prix des billets de train. Objectif : faire rentrer 200 millions d’euros dans les caisses. De quoi imaginer des hausses de tarif prochainement.
Les prix des billets de train vont-il bientôt augmenter ? Voilà en tout cas ce que laisse imaginer le rapport remis jeudi 15 février au Premier ministre Edouard Philippe par Jean-Cyril Spinetta sur la refonte du système ferroviaire français, à l’aune de l’ouverture à la concurrence. Outre la suppression du statut de cheminot, l’ancien PDG d’Air France missionné par le gouvernement entend bien faire rentrer de l’argent dans les caisses de la SNCF en revoyant les tarifs à la hausse. Le but ? Récupérer quelque 200 millions d’euros.
Lire aussi
Nouveau départ pour la SNCF ? Le rapport Spinetta pourrait fâcher les cheminots
Lire aussi
SNCF : Philippe Martinez annonce une "manifestation nationale" des cheminots le 22 mars prochain
Comme l’ont relevé nos confrères des Echos, l’ex-grand patron estime ainsi que "des marges d'amélioration des recettes semblent possibles". Dans son viseur : la tarification en temps réel (le "yield management"), trop aléatoire pour les revenus de la SNCF, ou encore la clientèle "affaires", pas assez différenciée des clients dits "loisirs" et qui pourrait donc payer plus cher dans le futur. Mais ce n'est pas tout : sans parler des TGV low cost Ouigo, qui, malgré leur "succès commercial", devront voir leurs tarifs "progressivement réajustés", le texte souhaiterait voir disparaître - partiellement au moins - le principe de "prix maximum" pour l'instant reglementé par l'Etat. Aucune précision n’est donnée en revanche quant à l’ampleur de ces possibles augmentations.
"Toiletter" les tarifs sociaux
Sans plus de détails là non plus, Jean-Cyril Spinetta compte également revoir la pratique des tarifs sociaux (handicapés, famille nombreuse, congé annuel, etc.) d’ici à la libéralisation du rail. "Si ces tarifs sociaux sont maintenus, les textes devront être amendés pour que ces obligations s’appliquent à l’ensemble des opérateurs présents sur le marché, et fassent l’objet d’une réelle compensation, sans quoi ils risquent de ne pas être appliqués, au détriment des populations visées", juge-t-il, évoquant un coût actuel de "plusieurs dizaines de millions d’euros" pour la SNCF.
Néanmoins optimiste, le haut-fonctionnaire voit dans cette situation une opportunité pour l’entreprise ferroviaire et l’Etat : "L’ouverture à la concurrence devrait toutefois être l’occasion de toiletter l’ensemble de ces dispositifs, souvent issus d’une sédimentation règlementaire qui aboutit à une complexité inutile et un manque de clarté pour les voyageurs."