Les Antilles à 99€, l'Amérique à 129€ : on a testé pour vous le low-cost long-courrier

par Cédric INGRAND
Publié le 13 juillet 2018 à 14h23
Les Antilles à 99€, l'Amérique à 129€ : on a testé pour vous le low-cost long-courrier

VOYAGE - Le low-cost n'est plus réservé aux vols courts ! De nouvelles compagnies proposent désormais des destinations lointaines pour le prix d'un billet Paris-Province. Une bonne nouvelle pour le porte-monnaie, mais à ce prix-là à quoi peut-on s'attendre à bord ? On a testé pour vous. Destination Montréal.

Elles s'appellent Wow Air, Norwegian, il en éclot plusieurs chaque année. Elles, ce sont les compagnies aériennes low-cost du long-courrier. Dernière née de ces compagnies d'un nouveau genre, Level, qui opérait déjà des vols de Barcelone vers la côte ouest des États-Unis entre autres, avec des prix d'appel ahurissants : à partir de 99 euros pour Los Angeles ou 129 euros pour San Francisco, soit moins cher que les seuls frais et taxes qu'une compagnie traditionnelle rajoute à chaque billet pour ces destinations. 

Comment ça marche ? D'abord en suivant les canons du low-cost : ici, pour le prix du billet, vous aurez droit à une place à bord, et à un bagage à main, rien de plus. Bagage en soute, repas à bord, couverture et coussin, tout le reste de ce qui fait un billet traditionnel est ici disponible en option. 

Level ouvre les Antilles et l'Amérique du Nord

Level n'est pas franchement une start-up. Elle émane en fait d'AIG, le conglomérat aérien qui rassemble British Airways, Iberia, Aer Lingus et Vueling. La compagnie, lancée il y a deux ans à Barcelone, ouvre aujourd'hui de Paris-Orly des vols vers Fort-de-France et Pointe-à-Pitre, mais aussi New-York et Montréal, le tout avec deux Airbus A330 commandés pour l'occasion. Un troisième appareil devrait arriver l'année prochaine, pour une ou plusieurs nouvelles destinations. Certains parlent de Tokyo...

Mais alors, si le prix des billets est une bonne nouvelle pour le porte-monnaie, à quoi ressemble l'expérience à bord ? On a testé pour vous un aller-retour vers Montréal, premier prix à 129 euros. Et le plus surprenant, c'est qu'une fois que l'on a intégré les codes  du low-cost, peu de choses diffèrent d'un vol "normal". Du confort en cabine, comparable à une classe éco long-courrier habituelle, à l'expérience au sol, où l'on évolue en terrain connu, la compagnie ayant choisi de grands aéroports, sans certains compromis que l'on connaît dans le monde du low-cost (qui préfère souvent de plus petits aéroports, plus loin des centres-villes).

La seule grosse différence, c'est le repas à bord, payant (35 euros pour un repas, des boissons et une collation en fin de vol) et à commander au moment de l'achat du billet. A défaut, en-cas et boissons sont disponibles à bord, pour des tarifs corrects. Parmi les autres options, du wi-fi, à partir de huit euros, et des accessoires de confort (écouteurs, masque et bouchons anti-bruit). C'est en empilant les options que Level gagne de l'argent. Bonne surprise quand même : le système de vidéo à la demande est excellent avec grand écran, une soixantaine de films et une cinquantaine de séries ; un système qui, lui, reste entièrement gratuit.

Danger mortel pour les compagnies traditionnelles ?

Si les grandes compagnies ont appris à vivre avec le low-cost sur le court et moyen-courrier, les nouvelles low-cost long-courrier les attaquent sur le segment le plus rentable de leur modèle économique. Surtout, ces billets sans fioritures qu'offrent les low-cost arrivent au moment même ou plusieurs compagnies historiques se sont mises, sur le long-courrier, à proposer des billets "light", où le repas est encore compris mais plus le premier bagage en soute, simplifiant plus encore des comparaisons où elles ont tout à perdre. De quoi lancer une nouvelle guerre des prix, peut-être.


Cédric INGRAND

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