Labels alimentaires : comment s’y retrouver entre toutes les appellations ?

Publié le 19 octobre 2021 à 17h33

Source : TF1 Info

VOTRE ARGENT - Jean-Pierre Pernaut et son équipe ont notamment abordé vendredi dernier dans "Jean-Pierre et vous – Votre argent" la multiplication des labels alimentaires. Si beaucoup de consommateurs s’y fient, certains d’entre eux n’apportent pourtant aucune garantie de production locale, responsable ou sans pesticide.

Un label "rouge" par ci, un label "appellation d’origine protégée" par là ou encore un label "agriculture biologique"… Dans les rayons des supermarchés ou sur Internet, il existe environ 150 logos garantissant certains aspects d'un produit ou d'un service à l’image de l'origine géographique, la qualité ou la conformité avec les normes environnementales. Les distributeurs en profitent souvent pour réévaluer le prix du produit labellisé. Cette distinction rassemble pourtant une diversité de labels plus ou moins fiables.

À première vue, impossible de distinguer la pertinence des labels, mais deux enquêtes, publiées par le WWF avec Greenpeace d’un côté, et l’UFC-Que choisir, de l’autre, montrent que beaucoup de labels étudiés ne respectent pas les "promesses" de qualité alimentaires ou de respect de l’environnement. 

Que disent les enquêtes ?

La première étude rapporte l’impact environnemental et socio-économique d’un panel de onze grands labels. Résultat, ceux qui se présentent comme "agriculture biologique" (à l’instar d’AB, Demeter, Nature & progrès) offre le "plus fort potentiel environnemental et socio-économique", d’après le WWF et Greenpeace. Ils s’appuient sur des critères robustes et contrôlés. Les labels liés à des filières (appellation d’origine protégée AOP, label rouge) révèlent des résultats plus ou moins bons, notamment sur les viandes de porc. Les associations pointent du doigt les certifications environnementales (Zéro résidu de pesticide ou Haute valeur environnementale) aux "effets positifs les plus faibles et les moins avérés".

La seconde étude, menée par UFC-Que choisir, s’attache à passer au crible 8 cahiers des charges de 8 AOP de fromages. Or, pour l’association de consommateurs, 3 de ces fromages contiennent du lait pasteurisé ou thermisé et les animaux ne sont pas élevés dans des conditions adéquates. Pour l’étude, les fromages vendus se rapprochent de la production industrielle.

Labels non contrôlés

Le meilleur indicateur reste le contrôle du label. Pour bénéficier par exemple du label rouge, couvert par l’État, les éleveurs doivent répondre à un cahier des charges strict réévalué chaque année. Les vaches doivent vivre en plein air, avoir un accès permanent à un abreuvoir propre, manger de la paille non-humide et rester en nombre raisonnable dans la prairie. Des sanctions pouvant aller jusqu’à la perte du label attendent les éleveurs s’ils ne respectent plus les critères.

Or, les associations dénoncent le manque de rigueur de beaucoup de labels. Une fois le logo apposé, certains labels ne contrôlent plus la certification dans le temps des produits ou des services promus. D’autres labels proviennent de consommateurs qui félicitent un produit sans en certifier le caractère environnemental, à l’image de "Produit de l’année".

Payer pour garder un label

D’autres labels, parfois publics, font de la promotion commerciale. Certains embauchent des commerciaux pour aider à écouler des produits labellisés. Le label récupère alors un pourcentage des produits vendus. Les commerciaux ne contrôlent pas, mais convainquent les dirigeants de supermarchés, par exemple, de commercialiser les produits qu’ils défendent.

Les 150 labels, publics ou privés, avec ou sans contrôle, décernés par des spécialistes ou des comités de consommateurs regroupent des produits plus ou moins bons. Avant de vous jeter sur un produit avec un drapeau ou un beau logo, renseignez-vous sur le sérieux du label et identifiez des distinctions à votre image.


Geoffrey LOPES

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