2020, année record pour l'épargne des Français

Publié le 23 décembre 2020 à 22h30, mis à jour le 23 décembre 2020 à 23h39

Source : TF1 Info

ARGENT - Pendant la crise sanitaire, les Français ont préféré jouer les fourmis en gardant bien au chaud leurs économies. Alors que leur train de vie s'est réduit comme peau de chagrin, certains choisissent d'épargner. Bonne ou mauvaise idée ?

C'est un paradoxe. Alors que l'économie tourne au ralenti, l'argent des Français dort. Au total, près de 100 milliards d'euros ont été placés en épargne cette année sur les différents livrets. Tous les experts en conviennent, l'année 2020 représente "du jamais vu" en ce qui concerne les comportements d’épargne en France. 

Comment expliquer un tel comportement ? Cette "explosion" de l'épargne est due "essentiellement à la difficulté simplement à dépenser", notamment lors du premier confinement, expliquait en novembre,  Valérie Plagnol, économiste et présidente du Cercle des épargnants. 

Entre le confinement et le couvre-feu, les Français ont été soumis à moins de tentations pour dépenser leur argent - notamment sur le plan des loisirs." On fait moins de voyage et on va moins au restaurant par exemple", indique un jeune homme. De fait, les occasions pour sortir son porte-monnaie deviennent plus rares. Un riverain déplore :"Quand vous enlevez tous les plaisirs de la vie, vous mettez de l'argent de côté, explique un homme avant d'ajouter, si vos revenus ne changent pas évidemment". Si certains ne peuvent plus claquer leurs deniers, d'autres choisissent aussi d'épargner par prudence. 

Le livret A, la fausse bonne idée

Et parmi les grands gagnants de l'année 2020, il y a le livret A. Il est le chouchou des Français puisque ils sont huit sur dix à en posséder un. Au total, 27 milliards d'euros ont été mis de côté sur le livret A soit deux fois plus que l'année précédente. Mais placer ses économies sur ce compte d'épargne constitue-t-il un bon investissement ? "Lorsque l'argent est sur un compte courant ou un livret A, c'est de l’argent qui ne travaille pas. Par conséquent, il va prendre très peu de valeur alors que les prix, eux, vont continuer à augmenter", indique Maxime Chipoy, président de moneyvox.fr. En d'autres termes, l'épargnant se retrouve avec moins de pouvoir d'achat tout en perdant en confort de vie.

L'assurance-vie : grande perdante de la crise sanitaire

Selon les spécialistes, d'autres solutions alternatives devraient être privilégiées. Il serait plus intéressant de miser sur l'assurance-vie selon Maxime Marcon, conseiller en investissement. "Ce type de placement est plus rémunérateur - 1 à 2% selon les contrats -  et il offre la possibilité de ne pas perdre d'argent", explique celui qui travaille chez Meilleurplacement.com. 

Mais derrière ces avantages, un compromis rend les Français très réticents. "La durée de vie pour récupérer les fonds est plus longue. Il faut compter entre quinze jours et trois semaines en moyenne", poursuit Maxime Marcon. Ce délai reste un inconvénient par rapport au livret A où l'argent est toujours disponible. 

Et cette modalité reste d'autant plus importante en période de pandémie. "L'assurance-vie fait partie des victimes collatérales de la crise sanitaire du fait de sa nature de placement à long terme", a commenté dans une note Philippe Crevel, directeur du Cercle de l'épargne. Entre janvier et octobre, l'assurance-vie a connu une décollecte de 7,3 milliards d'euros, "une baisse historique", avait commenté en novembre Franck Le Vallois, nouveau directeur général de la Fédération française de l'assurance.

Mais la hausse générale du taux d'épargne observée cette année cache d'importantes disparités au sein de la population française. Selon un sondage Kantar mené pour la Banque de France, "seul un Français sur quatre déclare avoir pu mettre plus d'argent de côté que d'habitude" durant le confinement. Et "certains ménages défavorisés n'ont malheureusement pas pu du tout épargner", déplore Franck Villeroy de Galhau.


La rédaction de TF1info

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