Malus 2022, taxe au poids : les voitures seront-elles plus chères ?

Publié le 24 septembre 2021 à 11h41

Source : JT 20h Semaine

CONTRAINTE - À partir de janvier 2022, le malus écologique va être renforcé et concerner davantage de véhicules pour des montants plus élevés. Une taxe au poids va également être introduite.

Le gouvernement durcit le ton. À compter de janvier prochain, et selon des modalités votées l'an dernier, le seuil du malus écologique (calculé en fonction de la quantité de dioxyde de carbone rejeté) va être abaissé. Fixé en 2019 à 138 g de CO2 par kilomètre en 2019, il sera de 128 g/km à compter du 1er janvier 2022. 

Davantage de véhicules vont ainsi être concernés par cette mesure. "Aujourd’hui, ce véhicule ne supporte pas le malus et il n'y aura rien de changé pour lui au 1er janvier 2022. Par contre, celui-ci ne supporte pas le malus comme il est à 132 g [de CO2 rejeté par kilomètre NDLR]. Il passera dans la catégorie des véhicules malussés" en début d’année prochaine, confirme Phillippe Debouzy, agent Citroën à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne). À noter que le seuil des 1000 euros de malus sera désormais atteint dès 151 g/km. Par ailleurs, le plafond de cette mesure coercitive va encore être rehaussé, passant de 30.000 à 40.000 euros en 2022 (et 50.000 en 2023). 

Casser le marché du SUV

Avec ces nouvelles restrictions, le gouvernement espère toucher en plein cœur le marché des SUV, véhicules les plus vendus en France et les plus polluants. Pour certains d'entre eux, le malus sera d'ailleurs conséquent. Pour la Dacia Duster par exemple, il montera à 330 €, soit 100 € plus cher qu’actuellement. De même, la pénalité s’envole pour la Kia Ceed GT (1276 €, soit une augmentation de 458 €). 

Pour donner un ordre d'idée, la part des voitures neuves malussées a explosé depuis 2019. Ces modèles ont ainsi représenté 35 % des ventes cette année-là. En 2020, dans un contexte particulier, ce chiffre a chuté (22 %). Depuis le début 2021, la tendance semble se stabiliser plutôt autour de 30 %. "Quand vous achetez une voiture neuve, vu le coût, vous pouvez faire un petit effort supplémentaire. Ce n’est pas bien méchant", indique un acheteur à TF1, comme pour expliquer le succès - pour l'heure encore intact - de ce type de véhicules. 

La voiture d'occasion privilégiée

Les consommateurs, plutôt que de s'intéresser au marché de l'hybride ou de l'électrique se "tournent massivement vers le marché de l’occasion", explique de son côté Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’observatoire Cetelem de l’automobile, qui rappelle que les voitures d'occasion ne sont pas concernées par le malus. "Et donc ça peut paraitre un peu paradoxal, mais on a moins de voitures neuves - moins polluantes,- et davantage de véhicules d’occasion, plus anciens et donc plus polluants", souligne-t-il. 

Enfin, une nouvelle taxe au poids va entrer en vigueur à partir de l'année prochaine. Ainsi, tous les véhicules de plus d’1,8 tonne seront frappés par cet impôt (qui peut se cumuler au malus). Proposé par la Convention citoyenne sur le climat avec un seuil de déclenchement à 1,4 tonne, ce malus au poids a finalement été adouci par le gouvernement. Son principe est assez simple : au-delà d'un poids du véhicule neuf à vide de 1,8 tonne, l'acheteur devra débourser 10 euros par kilogramme supplémentaire. 

Dans un premier temps, cette nouvelle mesure ne va toutefois concerner qu'un nombre limité d'usagers. En effet, les véhicules électriques ou hybrides rechargeables ne seront pas concernés. De même, pour les familles à partir de trois enfants, un abattement de 200 kg par enfant est prévu. Au total, seuls 2% des voitures neuves en France devraient rentrer dans le cadre de cette nouvelle taxe. 


Maxence GEVIN

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